/opinion/columnists
Publicité

Les drag-queens et l’Assemblée nationale

Les drag-queens et l’Assemblée nationale
Capture d'écran tirée de la chaîne YouTube de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles


Depuis leur rejet du catholicisme et de sa morale bornée, les Québécois sont devenus allergiques à tout interdit. Ils aiment les tendances de tout acabit, les modes dans tous leurs délires et les minorités les plus visiblement provocatrices et tapageuses.

• À lire aussi: Drag-queens: restons zen

• À lire aussi: Drag-queens: la pétition d’Éric Duhaime fait réagir à l’Assemblée nationale

Les membres de ces minorités très militantes ont le champ plus libre, car les Québécois, qui ont déjà de la difficulté à s’exprimer en groupe, ont tendance à se réfugier individuellement dans le silence. En clair, ils sont peureux.

Ils sont habités par des phobies réelles, violentes et contradictoires. D’abord, ils craignent d’être rejetés. Disons que leur estime de soi est toujours susceptible d’être abaissée par un interlocuteur grossier qui dégaine verbalement plus vite qu’eux.

Victimes de l’éducation marquée par le péché mortel pour les plus âgés, ils culpabilisent à tort ou à raison. Une majorité de Québécois a la phobie de ne pas être reconnue comme progressiste selon les critères imposés par des militants idéologiques qui les font taire.

Silence

En fait, trop de Québécois sont atteints de carences affectives. La peur de ne pas être aimés par ceux qui les impressionnent ou les manipulent explique aussi pourquoi ils se taisent. D’où la rage intérieure qui les habite et fait même exploser les plus blessés psychologiquement.

  •  Écoutez la chronique de Denise Bombardier au micro de Richard Martineau, chaque lundi et chaque vendredi, en direct ou en balado sur QUB radio :  

Certaines minorités parmi les minorités au Québec sont intouchables d’une certaine façon. Elles arrivent à imposer leur vision, leurs règles et leurs excès sans être contredites. Les Québécois majoritaires n’osent pas blâmer ceux et celles qui deviennent des stars d’un soir grâce aux médias qui leur offrent l’antenne.

C’est ainsi que l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion présentée par Québec solidaire le 3 avril dernier pour déplorer les propos haineux à l’endroit des drag-queens lors d’une manifestation contre la présence de Barbada à la bibliothèque de Sainte-Catherine, en Montérégie.

Les propos haineux sont intolérables en toutes circonstances. Mais il faut noter le silence qui s’est abattu sur le Québec depuis cet événement. C’est comme si la présence d’une drag-queen dans les écoles auprès de nos petits enfants ne pose aucun problème. Cet événement en dit long sur la capacité des Québécois à s’exprimer et à débattre une initiative présentée comme une banalité.

Militantisme

Barbada est un militant actif qui sensibilise les enfants de quatre ans et plus à la notion de genre. Il parle de diversité, d’équité et d’égalité à travers ses histoires. Et cela est maintenant institutionnalisé à cause de la motion unanime de l’Assemblée nationale.

Aucun débat sérieux mené non pas par des militants actifs, mais par des spécialistes n’a eu lieu. Comme si le Québec entier acquiesçait sans dire un mot à cette pédagogie nouvelle, qui amène les enfants à aimer la lecture, a déclaré spontanément la ministre Martine Biron.

  •  Écoutez la chronique de Denise Bombardier au micro de Richard Martineau, chaque lundi et chaque vendredi, en direct ou en balado sur QUB radio :  

Barbada, on me permettra cette remarque, pousse le déguisement féminin au-delà de l’outrance. En tant que femme, j’éprouve un malaise en la voyant exposer cette image à des tout-petits. La drag-queen n’est pas un statut. C’est un personnage dans un spectacle pour adultes où la grivoiserie et les transgressions sexuelles sont appréciées.

Et le Québec se tait, partagé entre une vision naïve et une sidération qui permet que nos écoles soient ouvertes à de telles « activités parascolaires ».







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.