«J’ai vécu le départ de ma maman»: encore en deuil, le centre du Lightning Pierre-Édouard Bellemare vit des séries émotives
TORONTO | Il y a toujours de belles histoires dans le sport, mais elles passent parfois dans l’ombre. Dans cette victoire de 7 à 3 du Lightning contre les Maple Leafs, Pierre-Édouard Bellemare a marqué le premier but du match. C’était plus qu’un simple but.
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En première période, Bellemare a bondi sur un retour de tir de Corey Perry pour déjouer Ilya Samsonov.
Avant le début des séries, le Français de 38 ans se retrouvait dans une période creuse de 20 rencontres sans un seul but. Jon Cooper l’avait également rayé de la formation à sept reprises en fin de saison.
«J’ai connu une année difficile», a dit Bellemare en entrevue après le premier match avec l’auteur de ces lignes et le collègue Robert Laflamme du site LNH.com. «C’était très, très dur. J’ai vécu le départ de ma maman. J’avais aussi enduré une blessure à la fin de la dernière saison et j’ai subi une opération. J’ai traversé une longue route pour me remettre dans le bon sens. J’avais hâte de rentrer en séries pour tourner une page. C’est à moi de bien jouer.»
Au mois de janvier, Bellemare a vécu le deuil de sa mère, Frédérique. En rémission d’un cancer du sein, elle a appris au mois d’octobre que son cancer était de retour, s’attaquant maintenant à son foie et à ses poumons. Elle a succombé à cette terrible maladie quelques mois plus tard.
Quand il a déjoué Samsonov dans les premières secondes du premier match, le centre du Lightning n’a pas lancé un regard vers le ciel, comme il l’avait fait le 28 janvier en marquant contre les Kings à Los Angeles, quelques jours après la perte de sa mère.
«Non, je n’ai pas essayé d’y penser, a-t-il répliqué. Avec le deuil, il y a des hauts et des bas. Des fois, tu y penses et tu as des ailes qui te poussent. Mais d’autres fois, tu y penses et ça te place six pieds sous terre. Je veux y penser dans les bons moments. Le hockey m’aide à me concentrer. Quand je suis à la maison, je peux me tourner vers ma femme et mes enfants. Le décès de ma maman est encore frais dans mon esprit.»
Le représentant du Lightning
Candidat du Lightning pour le trophée Bill-Masterton, qui couronne le joueur le plus persévérant, Bellemare avait parlé avec beaucoup d’émotions de sa mère en entrevue au Tampa Bay Times au début du mois d’avril.
«Ma mère était un roc pour moi et mes quatre frères et sœurs. Elle s’est occupée seule de sa famille. Je lui dois ma carrière. C’est elle qui m’a enseigné toutes les valeurs importantes dans la vie comme dans le sport.»
Un record
Le 1er décembre dernier, lors d’un match contre les Flyers à Philadelphie, Bellemare a inscrit un record en participant à son 608e match dans la LNH. Il devenait le joueur originaire de la France avec le plus de matchs dans l’histoire, devançant Antoine Roussel.
«Ce n’est pas normal, avait-il mentionné. Je suis ici, mais je ne devrais pas y être quand tu regardes mon passé. Quand tu penses à mon enfance et toutes les difficultés rencontrées, je ne devrais pas y être. Mais c’est grâce à ma maman.»
Bellemare a atteint la LNH à l’âge de 29 ans après huit saisons en Suède.
Toujours le désir
Avec un premier but lors du premier match, Bellemare a l’intention d’effacer de sa mémoire une saison difficile sur bien des aspects. En 73 matchs, il a obtenu 4 buts et 9 passes pour 13 points.
Sans contrat à la fin de la saison, il a l’intention de poursuivre sa route dans la LNH.
«J’ai 38 ans. Je n’avais jamais dit que j’étais pour jouer jusqu’à 38 ans, a-t-il rappelé après le premier match à Toronto. Si aucune équipe ne veut de moi, j’accrocherai mes patins. Mais j’espère qu’il y aura encore de l’intérêt. Pour moi, il n’y a pas de raison pour laquelle je ne pourrais pas continuer ici [dans la LNH]. On verra à la fin de la saison. Je pourrais aussi regarder pour l’Europe, il y aurait de l’intérêt.»
Bellemare termine la dernière année d’un pacte de deux ans qui lui rapportait deux millions (un million par saison) avec le Lightning. S’il n’est pas le joueur le plus offensif, il est un bon meneur et il est décrit par ses coéquipiers comme une présence importante à l’intérieur du vestiaire.