/news/currentevents
Publicité

«Je n’étais plus là»: le père de la fillette de Granby témoigne pour se faire libérer

Près de quatre ans après les événements, il a encore de la difficulté à expliquer comment ça a pu survenir



Témoignant avoir cheminé, le père de la fillette de Granby saura d’ici les deux prochaines semaines s’il pourra retrouver une liberté conditionnelle, 15 mois seulement après sa condamnation.  

• À lire aussi: 4 ans de prison pour le père de la fillette de Granby

• À lire aussi: Récit d’horreur de la mort d’une fillette de seulement sept ans

«J’essaye de me reconstruire, car j’ai tout perdu cette journée-là. J’ai perdu ma fille, j’ai perdu ma famille. [...] J’ai pris des mauvaises décisions qui m’ont amené où je suis aujourd’hui», a-t-il affirmé, lors d’une audience devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).

Une ordonnance de non-publication nous empêche de révéler son identité, afin de protéger celle de la défunte. 

Encore aujourd’hui, celui qui a plaidé coupable en janvier 2022 à une accusation de séquestration est incapable d’expliquer pourquoi il a décidé d’attacher sa propre fille à l’aide de «tape» et d’une chemise nouée comme une camisole de force, dans la nuit du 28 au 29 avril 2019.

«Je n’étais plus là, ça ne fonctionnait plus normalement, a-t-il dit, blâmant l’épuisement qu’il vivait à l’époque. Je n’aurais pas dû, je n’ai pas vu les solutions.»

La grand-mère témoigne

Au début de l’audience, la grand-mère paternelle de la victime a donné un vibrant témoignage devant la CLCC, appelant à ce que l’accusé demeure incarcéré. «Le Québec au complet est furieux de penser qu’il puisse être libéré après un aussi court laps de temps», a-t-elle lancé. 

«S’il est libéré, vous donnez comme message qu’un enfant, ce n’est pas important, a-t-elle ajouté. Imaginez-vous le traumatisme que cette enfant a vécu avant de mourir.»

Dans son témoignage, le père de la fillette a dit «compatir» avec la douleur qu’il a occasionnée à ses proches. 

«J’étais loin de penser que quelque chose d’aussi dramatique puisse arriver, a-t-il dit. Y’a pas d’excuses.»

  • Écoutez le segment judiciaire avec Nicole Gibeault diffusé chaque jour en direct via QUB radio :

Plusieurs conditions

Lors de l’audience, il a été précisé que les services correctionnels ont recommandé que le père de la fillette de Granby obtienne une semi-liberté en maison de transition.

Il devra alors respecter une panoplie de conditions, comme de ne pas entrer en contact avec des membres de sa famille et de signaler toutes relations ou amitiés avec des femmes. Aussi, il lui serait interdit d’être en présence d’enfants de moins de 16 ans.

Le père de l’enfant a témoigné avoir voulu rendre son temps d’incarcération «constructif», en terminant son secondaire 5, en complétant plusieurs programmes offerts en détention et en faisant des suivis psychologiques. 

Il a souligné à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas former un couple de sitôt avec une femme, préférant se concentrer sur lui-même.

Il a aussi indiqué ne pas vouloir obtenir la garde de son fils aujourd’hui âgé de huit ans, qui avait été témoin du drame, mais qu’il voudrait être en contact avec lui si ce dernier le souhaite. 

La décision de libérer le père a été prise en délibéré et devrait être rendue d’ici les 15 prochains jours, ont indiqué les commissaires.

Attachée avec du «tape»

Lors du procès de la belle-mère de Granby, les circonstances plus que troublantes du décès de la fillette avaient été révélées. Le père avait reconnu avoir enroulé sa propre fille avec du «tape» et une chemise nouée comme une camisole de force, pour l’immobiliser au plancher de sa chambre, alors qu’elle avait tenté de s’échapper par la fenêtre au courant de la nuit du 28 au 29 avril 2019.

Le lendemain matin, il s’était rendu au travail comme si de rien n’était, alors que la petite était encore attachée. Il avait alors échangé des textos avec sa conjointe de l’époque, qui lui disait l’avoir «attachée ben comme il faut».

C’est finalement vers 11h30 que le père a appelé le 911, en constatant que sa fille était inanimée au sol, et ne respirait plus. Elle avait finalement succombé à ses blessures, elle qui était dans un état de maigreur lamentable. Plusieurs l’avaient décrite comme étant «squelettique».  

La mort de l’enfant avait mené à la mise en place de la commission Laurent.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.