Au-delà du principe d’ancienneté
«Connaissez-vous beaucoup d’organisations qui confient les tâches les plus complexes et les plus névralgiques aux employés les moins expérimentés?»
C’est la question que nous pose Francis Vailles dans sa chronique Québec remet en question l’ancienneté en éducation.
En ce qui me concerne, je confierais ce genre de tâches à mes employés les plus performants.
En s’attaquant à l’ancienneté, la partie patronale espère favoriser la rétention des enseignants en début de carrière.
Est-ce la solution?
Insertion professionnelle
On forme beaucoup d’enseignants. Malheureusement, leur décrochage est élevé lors des premières années. L’instauration du nouveau programme de mentorat est un petit pas dans la bonne direction, mais il faut aller beaucoup plus loin.
Les enseignants débutants ont besoin de stabilité lors de leur entrée dans la profession. Ils devraient être associés à une école pour une période prédéterminée.
Est-ce que leur tâche au secondaire devrait se limiter à un nombre maximal de préparations de cours? Est-ce qu’il faudrait également limiter le nombre de groupes «difficiles» dans une tâche? Est-ce que les directeurs d’école pourraient exercer davantage leur droit de gérance?
Et avant même de discuter de la répartition des groupes «difficiles», il serait pertinent de répondre aux questions suivantes: pourquoi ce nombre est-il si élevé et comment le diminuer?
À géométrie variable
À la suite de l’analyse de la distribution de la pénurie, il pourrait être souhaitable d’ajuster certaines modalités de la convention collective. Par exemple, nous pourrions évaluer la possibilité d’avoir une rémunération variable selon les milieux.
Présentement, l’ancienneté est le seul avantage qui attend les enseignants plus âgés. Au sommet de l’échelle salariale, le principal facteur de motivation est celui d’avoir des tâches de plus en plus belles à mesure qu’on avance vers la retraite.
De nombreuses idées méritent d’être débattues pour le bien des élèves et du personnel scolaire.
«Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement».
Il est temps de stopper l’hémorragie.