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Le père de la fillette de Granby reste en prison



Le père de la fillette de Granby n’a pas réussi à convaincre la Commission des libérations qu’il avait suffisamment cheminé pour être libéré de prison, lui qui s’explique encore mal pourquoi il a attaché son enfant de 7 ans avec du ruban adhésif lors de cette nuit d’avril 2019.

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« Vous n’êtes toujours pas en mesure d’expliquer la violence que vous avez choisi de déployer à l’endroit de votre fille. Vous comprenez que les décisions [...] étaient “irrationnelles” et inacceptables, mais n’êtes pas en mesure d’aller plus loin dans votre réflexion », a tranché la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).

Le père s’était adressé à la Commission dans l’espoir de retrouver une liberté conditionnelle 15 mois seulement après sa condamnation. Celui-ci a écopé de trois ans et demi de détention après avoir plaidé coupable à une accusation réduite de séquestration, en janvier 2022.

Une ordonnance de non-publication nous empêche de révéler son identité, afin de protéger celle de la jeune défunte.

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Il doit mieux comprendre

Rappelons que l’homme de 34 ans avait enroulé sa fille âgée de 7 ans avec du tape et une chemise nouée comme une camisole de force pour l’immobiliser au plancher de sa chambre, alors qu’elle avait tenté de s’échapper par la fenêtre lors d’une nuit d’avril 2019.

Ce n’est que le lendemain avant-midi qu’il a appelé le 911, en constatant que sa fille était inanimée au sol et ne respirait plus. La petite avait finalement succombé à ses blessures, elle qui était dans un état de maigreur lamentable. Son décès a été causé par une suffocation.

Malgré des progrès et une bonne motivation, la Commission croit essentiel que le père explore « davantage l’origine de cette violence » avant de lui accorder une libération en maison de transition.

« Vous devrez chercher à comprendre pourquoi le lendemain matin, alors que vous étiez vous-même reposé et que la victime était calme, vous avez choisi de lui laisser ses contentions et de partir travailler. Vous devez réussir à comprendre comment vous avez pu réussir un tel détachement émotionnel », peut-on lire dans la décision. 

À l’audience de la semaine dernière, le père avait été incapable d’expliquer pourquoi il a attaché sa propre fille ainsi : « Je n’étais plus là, ça ne fonctionnait plus normalement, a-t-il dit, blâmant l’épuisement qu’il vivait. Je n’aurais pas dû, je n’ai pas vu les solutions. »

Le décès de la fillette de Granby avait secoué le Québec. Photo d’archives

Pensée magique

Les commissaires déplorent également que sa conjointe de l’époque eût déjà posé des gestes violents à l’égard de l’enfant, mais que le père ait continué de faire de l’aveuglement volontaire pour son propre besoin affectif.

Il n’a pas réussi à convaincre la CLCC qu’il avait maintenant les outils pour faire face à sa dépendance affective, qui constitue un facteur de risque important dans son cas. 

« Il n’est pas suffisant de dire que vous ne voulez pas de conjointe, que vous voulez prendre soin de vous avant de reprendre une relation de couple. [...] Votre plan de prévention relève de la pensée magique. » 

Le père, qui s’en est pris à une personne vulnérable qu’il devait protéger, sous-estime encore ses difficultés personnelles et sociales, selon les commissaires. 

Bref soulagement

La grand-mère de la fillette s’est dite soulagée par cette décision dans une entrevue accordée à TVA Nouvelles. À l’audience, la mère du détenu avait imploré les commissaires de laisser son propre fils derrière les barreaux, craignant que sa libération n’envoie le message « qu’un enfant, ce n’est pas important ».

La Commission tiendra une autre audience en novembre prochain pour évaluer si le père est admissible à une semi-liberté, environ six mois avant sa libération d’office. 

La belle-mère de la fillette de Granby avait quant à elle écopé de la prison à vie sans possibilité de libération avant 13 ans après avoir été reconnue coupable par un jury du meurtre non prémédité de l’enfant et de séquestration. Elle porte en appel sa condamnation et sa sentence.







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