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Abandon du 3e lien routier: Biron réclame une compensation pour sa région

Les élus caquistes de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches se vident le cœur lors d’un caucus spécial avec le premier ministre



Les citoyens de la Rive-Sud méritent d’être compensés pour l’abandon du projet de troisième lien routier, a fait valoir la députée-ministre de Chutes-de-la-Chaudière, Martine Biron, lors d’un caucus spécial au cours duquel les élus caquistes de la grande région de Québec ont pu se vider le cœur, à l’invitation du premier ministre.  

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« Je pense que l’ascenseur doit remonter », a illustré Mme Biron à son arrivée à la réunion spéciale à laquelle François Legault avait convié les députés de Québec et de Chaudière-Appalaches, mardi matin. 

Mme Biron n’a pas précisé la nature des investissements qui pourraient être réalisés dans son comté pour compenser la perte du tunnel routier qui devait relier les centres-villes de Québec et de Lévis en passant sous le fleuve. Les coûts de ce projet, en incluant le tube dédié au transport collectif, se chiffraient désormais à 10 milliards $. 

« Il y a plein de projets », s’est limitée à dire la ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine. 

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Mais « je pense que c’est ce qu’on fait généralement, quand on ne tient pas nos promesses, on dit aux gens : "bien écoute, je vais te le rendre, je t’en dois une"», a soutenu la députée caquiste, devant les journalistes qui l’attendaient aux portes du cabinet du premier ministre, où avait lieu la rencontre. 

La vice-première ministre Geneviève Guilbault est arrivée en dernier à ce caucus spécial, avec plus d’une vingtaine de minutes de retard. 

Convaincre ses citoyens 

Au sortir de cette réunion extraordinaire, le ministre responsable de la Chaudière-Appalaches, Bernard Drainville, a parlé d’une « bonne rencontre à cœur ouvert ». 

« On a dit ce qu’on pensait et on a dit la déception que l’on vivait. On continue de recevoir beaucoup de commentaires, beaucoup de colère de la part de nos citoyens », a-t-il raconté. 

Le député de Lévis se donne pour but d’arriver à la prochaine élection avec un projet déjà bien amorcé de tunnel dédié exclusivement au transport collectif. 

« C’est mon objectif, arriver en 2026 et de dire aux gens : "regardez on est en train de le réaliser". » 

M. Drainville espère même réussir à convaincre les plus sceptiques, dont le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, « qui n’y croient pas, d’y croire finalement ». « Ça ne sera pas facile », a-t-il reconnu. 

Un tunnel routier «un jour» 

Les gens de Lévis peuvent-ils s’attendre à être compensés pour l’abandon du projet de tunnel routier? « Non, le premier ministre n’a pas promis de prix de consolation à personne, ce n’est pas de même que ça marche », a rétorqué le ministre de l’Éducation. 

« Pour ce qui est du lien autoroutier, je pense qu’un jour, avec la croissance démographique, avec la croissance économique et tout ça, je pense qu’un jour, il va falloir revisiter cet enjeu-là », a continué M. Drainville. 

« Je pense qu’il y aura, un jour, un lien autoroutier supplémentaire dans la grande région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Maintenant, quand? Je ne suis pas capable de le dire », a-t-il ajouté. 

2e métropole 

Lors de l’étude des crédits budgétaires, le ministre responsable de la Capitale-Nationale et des Infrastructures, Jonatan Julien, a été longuement cuisiné par la députée libérale Marwah Rizqy, sur la notion d’un retour d’ascenseur amenée par Mme Biron. « Est-ce qu'il se distancie des propos de sa collègues », a soulevé Mme Rizqy, en lui demandant à combien se chiffrera ce « retour d’ascenseur » : un, deux, trois ou cinq milliards? 

«Je respecte les opinions de mes collègues», a répondu M. Julien, qui en a profité pour mettre de l’avant la promesse, faite pendant la dernière campagne électorale, de faire de la grande région de Québec, incluant Lévis, la deuxième métropole du Québec. 

La députée caquiste de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, ne s’attend pas non plus à « une compensation » pour sa région. « Toutes les régions sont importantes et clairement à la CAQ, la Capitale-Nationale est importante », a souligné Mme Bourassa, qui se considère maintenant mieux outillée pour répondre à ses citoyens déçus. 

«On est une famille, je ne vais pas sortir de la famille parce qu’on a eu une chicane de famille », a assuré la députée, qui considère toutefois « qu’il faut revoir certaines méthodes de communication ». 

«Je comprends que les citoyens peuvent être en colère», a indiqué pour sa part le député-ministre de La Peltrie, Éric Caire, qui considère qu’il «doit des explications» à ses concitoyens, mais aucune excuse. 

«La décision que nous prenons, elle est rationnelle, elle est basée sur les chiffres. [...] Le contexte a changé, écoutez il y a eu une pandémie», a insisté M. Caire. 

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