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Fusillades à Montréal: l’été 2023 sera-t-il vraiment plus «chaud» qu’à l’habitude?

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Photo d'archives, Agence QMI

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Avec plus d’une quarantaine d’incidents par armes à feu depuis le début de cette année, ils sont plusieurs à répéter ces derniers jours que l’été risque d’être chaud à Montréal. Un leitmotiv dont l’objectif est de vous préparer au pire et diminuer vos attentes. 

L’inquiétude et le sentiment d’insécurité se nourrissent de l’incertitude. Par conséquent, si on vous dit que les fusillades risquent d’augmenter cet été, vous savez à quoi vous attendre. Et si, de surcroît, on vous précise que les corps de police sont bien au fait de cette situation et prêts à y remédier... vous êtes un peu plus rassurés même si le SPVM est en sous-effectif. 

En fait, la meilleure stratégie de gestion de crise se prépare toujours plusieurs mois d’avance, et plus la communication est bien ficelée, plus les événements auront l’air d’une tempête dans un verre d’eau. Au pire, les attentes des citoyens seront à la baisse et le défaitisme prendra toute la place. 

Un défaitisme que j’entends déjà sur le terrain : « Il faut apprendre à vivre avec ça ! » ; « On doit s’armer pour se protéger. » ; « On est rendu comme à Toronto. » Et j’en passe. 

Été 2023, rien de neuf !

Les étés sont toujours chauds dans l’écosystème criminel, particulièrement dans les années de turbulences comme cela est le cas à Montréal depuis les trois dernières années. Avec le beau temps vient une hausse de la criminalité, principalement durant les mois de juillet et août. Une augmentation qui peut d’ailleurs s’amorcer au printemps. 

Les raisons sont multiples, notamment une hausse des interactions humaines et des opportunités criminelles. Il existe certes une étude de l’Université de Montréal qui lie une hausse de la température à une augmentation des crimes contre la personne, mais il est beaucoup plus complexe d’en déterminer les causes véritables.

L’été 2023 risque donc de ne guère différer des tendances estivales habituellement observées. Prenons, par exemple, l’été 2022 (de juin à août) où il y aurait eu moins de décharges d’armes à feu à Montréal qu’en 2021, qui demeure la grande championne. 

Alors, pourquoi le SPVM en parle autant, depuis plusieurs semaines, si ce n’est que pour une question de communication ?

Été 2023, la prostitution des mineurs 

Bien que les fusillades soient un enjeu préoccupant, il ne faut pas oublier la prostitution. Avec l’arrivée des grands événements (dont la Formule 1) et des flots de touristes, l’industrie du sexe est loin de ressentir la récession. 

On peut s’attendre, comme à chaque année, à une augmentation du recrutement des mineurs.

Plusieurs se retrouveront dans des lieux prostitutionnels au Québec et ailleurs au Canada. 

Savez-vous que les policiers des autres provinces ne peuvent exécuter un mandat d’amener émis au Québec si la personne mineure dit ne pas être en danger ? Pourtant, on sait très bien que les techniques de dressage font en sorte que les victimes se taisent. 

J’ose espérer que cette faille du système sera rapidement réglée. Après tout, un été chaud s’en vient à Montréal. 

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