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Pourquoi l’agrandissement de l’aéroport de Saint-Hubert n’a pas d’allure

GEN - C SÉRIS100
Photo Martin Alarie

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Prendre l’avion est de loin la manière la plus polluante de se déplacer. Pour répondre à l’urgence climatique, il faut moins d’avions dans le ciel. Pas plus. 

L’agrandissement de l’aéroport de Saint-Hubert prévoit 4 millions de passagers annuellement, comparativement à 10 000 actuellement.

Les citoyens de la Rive-Sud de Montréal ont donc raison de s’inquiéter pour leur tranquillité. 

Mais c’est toute la société qui devrait se mobiliser contre un projet qui contribuera à l’augmentation des émissions de GES.

Chaque tonne compte. Qu’elle soit émise ici, en Chine ou n’importe où. 

Nous n’avons pas d’emprise sur ce qui se passe ailleurs, mais nous pouvons agir ici.

C’est quoi le problème avec les avions ?

II faut beaucoup d’énergie pour déjouer la loi de la gravité, même si on se rend plus rapidement à destination. 

À cause de l’immense empreinte carbone des décollages, ce sont les vols sur courtes distances qui sont les plus polluants par kilomètre parcouru.

Qui plus est, les polluants émis en altitude ont des effets plus importants sur le climat que ceux émis au sol. Ils contribuent à la formation de traînées de condensation et de nuages qui ont des conséquences climatiques complexes.

Besoin de cohérence

Alors que le sud de l’Europe subit des sécheresses inédites ce printemps et qu’à Kuujjuaq, lundi, il faisait 16oC comparativement à -1,6oC normalement, il serait temps de se réveiller pendant qu’il en est encore temps.

Force est de constater que dans nos actions, nous sommes encore collectivement en plein déni climatique.

Au nord, le pergélisol a commencé à fondre. Il n’y a pas si longtemps, les experts du GIEC s’attendaient pourtant à ce que ce phénomène se produise vers 2090. Pas maintenant.

Ce dégel libère dans l’atmosphère d’importantes quantités de GES. Cela nous précipite dangereusement vers le point de bascule climatique. 

C’est-à-dire le seuil à partir duquel les changements climatiques peuvent s’accélérer de manière incontrôlable, imprévisible et irréversible.

Agir concrètement

Dans ce contexte, il est urgent de renoncer à tout projet contribuant à l’augmentation des émissions de GES. L’industrie de l’aviation a beau travailler à l’amélioration de ses pratiques, son expansion contribue à accélérer la crise climatique et nous enlise dans un modèle de développement inapte à protéger l’avenir de nos enfants.

Il faut investir dans les solutions en misant sur la réduction de nos besoins de déplacement en avion. 

On l’a fait pendant la COVID. Pourquoi ne pas continuer ?

En mode solution

Réduire le nombre de vols nationaux implique aussi que l’on se dote d’infrastructures de transport terrestre beaucoup plus rapides et efficaces pour relier les grandes villes entre elles. Le transport collectif régional, comme les autobus interurbains, fait pitié au Québec.

Par ailleurs, certains utilisent l’avion entre Montréal, Toronto, Québec et Ottawa chaque semaine. Or, s’il y avait un train à grande vitesse de centre-ville à centre-ville, d’autres choix deviendraient plus logiques, économiques et agréables.

La Coalition Halte-Air Saint-Hubert demande un moratoire sur le développement de l’aéroport le temps de mieux en analyser les impacts. Moi, je considère qu’on en sait déjà bien assez pour rejeter ce projet mortifère.

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