Fin de grève pour 120 000 fonctionnaires, mais pas pour les employés de l’ARC
Ottawa espère un retour à la normale rapide
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Le gouvernement fédéral espère un retour à la normale aussitôt que possible après avoir trouvé un terrain d’entente avec 120 000 de ses fonctionnaires, pendant que les négociations se poursuivent avec 35 000 employés de l’impôt.
La présidente du Conseil du Trésor du Canada, Mona Fortier, a confirmé lundi la signature, tard dans la nuit, d’ententes de principe avec 120 000 fonctionnaires de quatre unités de négociation.
- Via QUB radio, écoutez Francis Snyder, président syndical de la section locale de l’AFPC-SEI à Montréal, qui attend toujours une entente de principe:
Ces derniers bénéficieront d’augmentations salariales de base de 11,5 % sur quatre ans et d’un montant forfaitaire de 2500 $, ou 12,6 % en tentant compte de divers autres ajustements salariaux.
Ce dénouement met fin à l’une des plus importantes grèves de l’histoire du pays, alors que les employés étaient attendus au travail selon leur horaire habituel dès lundi matin.
- Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec au micro de Richard Martineau via QUB radio:
Impossibilité d’obtenir un passeport, centres d’appels saturés, accumulation des demandes de visas, de nombreux services opéraient à service réduit depuis le début de la grève le 19 avril.
Grève des impôts
«Nous allons reprendre nos activités normales aussi vite que possible. Nous pourrons évaluer où nous en sommes et, on l’espère, pouvoir nous remettre rapidement sur les rails», a déclaré Mona Fortier, sans pouvoir offrir d’état de situation sur la prestation des différents services fédéraux.
Or, le débrayage se poursuivait lundi pour 35 000 travailleurs de l’Agence du revenu du Canada avec qui aucune entente n’a encore été trouvée.
«On a un processus où ils ont choisi de prendre une pause pendant que nous, le Conseil du Trésor, on négociait avec les quatre groupes sous l’administration centrale», a expliqué Mme Fortier.
«La bonne nouvelle, [c’est qu’ils] sont de retour à la table, ils travaillent très fort. Ce que j’anticipe, c’est une possibilité d’avoir de bonnes nouvelles bientôt», a-t-elle laissé planer, tout en rappelant que son ministère n’est pas impliqué dans les pourparlers.
La moitié du coût
Au départ, les syndiqués négociant avec le Conseil du Trésor demandaient des hausses salariales de 13,5 % sur trois ans, contre 9,25 pour le gouvernement.
«Cette entente représente moins de la moitié du coût des revendications initiales du [syndicat] et est estimée à 1,3 milliard de dollars par an», a révélé Mme Fortier, parlant d’un compromis «juste et raisonnable» pour les employés et les payeurs de taxes.
Le premier ministre Justin Trudeau a brièvement commenté le dossier, se félicitant que le résultat des négociations «a l’air de fonctionner».
«Ces ententes de principe représentent des gains considérables pour nos membres et fixent la barre pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs au pays», a réagi Chris Aylward, président national de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC).
Parmi les autres faits saillants, une lettre d’intention sur le télétravail a été conclue, afin de réviser la directive à ce sujet qui date de 1993.
Toutefois, elle n’est pas enchâssée dans les conventions collectives et les fonctionnaires devront continuer à travailler au moins deux jours par semaine au bureau jusqu’à nouvel ordre, a spécifié Mme Fortier.
Un mécanisme a également été prévu pour régler au cas par cas les demandes de télétravail.
D’autre part, les fonctionnaires autochtones auront accès à un congé payé d’un jour pour participer à des pratiques autochtones traditionnelles comme la chasse et la pêche.
Selon Ottawa, le congé payé pour obligations familiales a aussi été bonifié.