Bernard Drainville va enfin siffler la fin de la récréation
Facal

Le ministre de l’Éducation perd patience. Mettez-vous un instant à sa place.
Comment une enseignante peut-elle engueuler des enfants à répétition sans que personne n’intervienne avant qu’un parent ne l’enregistre à son insu?
Il y avait pourtant un directeur d’école, et, au-dessus de lui, un centre de services scolaire, nouveau nom donné aux commissions scolaires de jadis.
Évidemment, si ces gens n’ont pas de comptes à rendre au ministère de l’Éducation, ces folies perdureront.
Dans un monde normal, on fait confiance, mais on fixe des attentes de résultat claires. Si ces résultats ne sont pas atteints, il y a des conséquences.
Pas au Québec, du moins presque pas.
- Écoutez la chronique de Joseph Facal au micro de Richard Martineau, disponible en balado sur QUB radio :
Données
On manque de profs au Québec, surtout au primaire et au secondaire.
Vous avez étudié l’histoire ou la géographie à l’université pendant trois ans. Vous avez un diplôme.
Pouvez-vous enseigner l’histoire ou la géographie, avec une formation d’appoint en pédagogie, à des enfants du primaire qui ont entre 6 et 11 ans?
Pas au Québec, à moins d’avoir une autorisation temporaire.
Pourquoi ? Parce que, pour faire courte une longue histoire, ce n’est pas le gouvernement qui approuve les programmes de formation requis pour devenir enseignant, mais un organisme indépendant (le CAPFE).
Or, ce dernier, au moment où j’écris ces lignes, fait la «baboune». Mécontent du supposé manque de respect ministériel à son endroit, il a suspendu ses travaux. Vous irez voir.
Combien d’enfants au Québec ont des retards d’apprentissage?
Le ministère de l’Éducation ne le sait pas.
Pourquoi ? Parce que ces données sont dans les centres de services scolaires dont je vous ai parlé plus haut et que beaucoup ne veulent pas les dévoiler.
Ça ne doit pas être trop beau, j’imagine.
- Écoutez la chronique de Joseph Facal au micro de Benoit Dutrizac, disponible en balado sur QUB radio :
Le ministère ne connaît que les résultats à ses propres examens de fin d’année.
Vous avez un enfant qui a besoin de services spécialisés pour lesquels il y a pénurie. Quels seront les délais?
Le ministère ne possède pas ces données. C’est comme piloter un avion sans fenêtres ni tableau de bord.
Il y a plus fou encore.
Je veux bien croire que certains enfants ont plus de facilité que d’autres et réussiront, peu importe le système.
Je veux bien croire que certains enseignants ont un don naturel pour la pédagogie, qui repose d’abord sur leur passion.
Mais les étudiants comme les enseignants peuvent s’améliorer s’ils appliquent des méthodes éprouvées.
Dans le domaine éducatif, en gros, on sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il existe des données fiables.
Pour des raisons qu’il faudrait creuser, au Québec, on s’obstine à faire beaucoup de ce qui ne marche pas.
Système
Il y a un ménage à faire, et il ne pourra pas être fait, par définition, par des gens installés au cœur du système actuel.
Bernard Drainville se prépare à frapper un grand coup.
Il y aura du chialage, beaucoup de chialage.
Il faudra laisser chialer.