Ciné nostalgie: «James Bond contre Dr. No» fête ses 60 ans
Peu de franchises sont aussi iconiques que celle de James Bond. Et la première apparition à l’écran de 007 a, en 60 ans, donné naissance à un phénomène de culture populaire qui a généré plus de sept milliards $US dans les salles obscures. Voici donc, pour saluer la sortie de James Bond contre Dr. No le 8 mai 1963 en Amérique du Nord, ce qu’il faut savoir du tout premier Bond.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas Sean Connery qui intéressait les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, mais Cary Grant. Manque de chance, le cachet de ce dernier était équivalent au budget total de production du film, qui s’élevait à... 1 million $US! De plus, Grant ne voulait pas s’engager pour trois longs métrages. Les deux hommes ont alors commencé à chercher ailleurs avant de porter leur choix sur Sean Connery, un inconnu à l’époque. Par contre, Ian Flemming, l’auteur des romans, n’était pas convaincu, l’acteur étant trop éloigné de son personnage britannique et issu d’une famille bourgeoise. C’est en voyant le film qu’il a changé d’avis.
Ursula Andress, légendaire Honey Ryder et devenue sexe-symbole après ce rôle, était un choix pour le moins inhabituel. En effet, son accent suisse allemand était tellement prononcé qu’il était hors de question qu’on l’entende. C’est donc Nikki van der Zyl qui a doublé tous ses dialogues. De plus, Andress ne savait pas chanter et c’est Diana Couplan qu’on entend donc fredonner Underneath the Mango Tree. Et pour ceux que les potins intéressent, sachez qu’Ursula Andress et Sean Connery ont eu une liaison pendant le tournage de James Bond contre Dr. No à laquelle ils ont mis fin lorsque l’épouse de l’acteur est tombée enceinte.
La célèbre musique, désormais synonyme de James Bond, n’est pas l’œuvre de John Barry comme on pourrait le penser. En fait, c’est le compositeur Monty Norman qui a composé les notes de Bad Sign Good Sign pour une adaptation musicale qui n’a jamais vu le jour. John Barry l’a ensuite réarrangée et la mélodie est devenue l’hymne de l’espion. Et, pour la petite histoire, on notera que ce n’est pas Sean Connery qui figure au générique – la fameuse séquence d’ouverture vue du canon d’une arme – de James Bond contre Dr. No, mais un cascadeur du nom de Bob Simmons... jusqu’à Opération tonnerre.
Sylvia Trench, rôle tenu par Eunice Gayson, est la femme que James Bond rencontre à la table de baccarat et qui finit dans son lit. Elle devait, normalement, revenir dans les films suivants et tenir lieu de maîtresse attitrée de l’agent secret. Mais les producteurs ont changé d’avis après Bons baisers de Russie. De surcroît, Eunice Gayson devait être nue lorsque Sean Connery ouvre la porte de sa chambre d’hôtel et qu’elle joue au golf... une initiative que les censeurs de l’époque ont rapidement interdite.
Les décors de James Bond contre Dr. No ont impressionné nul autre que le réalisateur légendaire Stanley Kubrick. Il a donc décidé d’embaucher le chef décorateur Ken Adam pour son Docteur Folamour, sorti en 1963.
Et pour finir, la réplique culte «Bond, James Bond» a été improvisée par Sean Connery. L’acteur trouvait que les mots prévus «Mon nom est James Bond» n’avaient pas la portée nécessaire pour son personnage.