Quelles sont les plantes du potager à planter ensemble?
Qu’est-ce que le compagnonnage ? Très simple à réaliser, il s’agit tout simplement de cultiver en même temps dans un même espace plusieurs types de plantes comestibles.
Lorsqu’on plante divers légumes, fines herbes, fleurs comestibles et arbustes fruitiers dans un même bac ou dans une même planche de culture, cela peut être bénéfique puisque certains de ces végétaux possèdent la capacité de repousser les insectes nuisibles, d’attirer les insectes bénéfiques ou encore de stimuler la croissance des plantes avec lesquelles ils sont associés.
Des bienfaits démontrés par la science
Bien que le compagnonnage — aussi appelé culture intercalaire ou culture associée — est une technique ancestrale basée principalement sur l’observation et la pratique, de plus en plus d’études scientifiques confirment son bien-fondé.
Ainsi, il a été démontré par diverses études que certaines associations végétales sont tout à fait bénéfiques. C’est le cas entre autres du mariage entre les tagètes et certaines plantes potagères, notamment la pomme de terre. En effet, un article de synthèse publié en 2010 dans la revue scientifique Applied Soil Ecology a démontré que ces fleurs peuvent, dans certaines conditions, repousser les nématodes — des petits vers microscopiques — qui s’attaquent aux racines de ces légumes.
Une autre association réputée pour ses bienfaits est assurément celle qui implique les fameuses « Trois sœurs », soit le maïs, les haricots et les courges. Longtemps cultivés ensemble par les peuples autochtones des Premières Nations, ces trois légumes sont bénéfiques les uns pour les autres. Le maïs sert de tuteur aux haricots et protège le potager contre le vent. Puisque les racines de haricots sont associées à une bactérie appelée rhizobium, qui capte l’azote atmosphérique, ils fournissent de l’azote au maïs et aux courges. Pour leur part, grâce à leur épais feuillage, les courges maintiennent le sol frais et empêchent une trop grande évaporation. Elles agissent également comme un paillis empêchant les herbes indésirables de croître.
On peut également planter au potager des végétaux qui agissent comme des pièges, c’est-à-dire qu’ils attirent certains insectes nuisibles, les empêchant par conséquent d’attaquer d’autres plantes. Ainsi, on peut cultiver des aubergines à proximité des pommes de terre afin que les doryphores s’attaquent aux premières sans toucher les secondes — les doryphores préfèrent nettement manger les feuilles des aubergines. Toutefois, lorsque les plants d’aubergines sont infestés par les doryphores, il faut les détruire et, par conséquent, il n’y aura pas de récolte d’aubergines.
D’autres avantages
Lorsqu’on pratique le compagnonnage, on peut disposer les végétaux comestibles en alternance, de façon complètement aléatoire.
Il est aussi possible de les planter de manière plus géométrique, selon un motif de damier par exemple. Cette façon de faire donne donc un aspect très original au potager.
Inspiré de la nature, le compagnonnage comporte de nombreux autres avantages. Les petites plantes qui mûrissent rapidement, comme les radis et les laitues par exemple, peuvent pousser à côté des végétaux tropicaux plus larges, tels que les concombres et les tomates, qui prennent plus de temps à atteindre leur maturité. De cette façon, on peut maximiser l’utilisation de l’espace. De plus, certaines plantes apprécient l’ombrage produit par des végétaux plus gros ou plus hauts. Par exemple, les laitues et les épinards adorent pousser au pied des haricots grimpants. En fait, comme le sol au pied des haricots reste frais plus longtemps, cela évite une montée en graines trop rapide des laitues et des épinards.