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Legault songe à imposer des exigences de français aux immigrants temporaires



«Préoccupé» par la hausse fulgurante du nombre d’immigrants temporaires au Québec, François Legault songe à leur exiger des compétences en français.  

Les plus récentes données de Statistique Canada indiquent que la Belle province a accueilli sur son territoire 346 000 immigrants temporaires en date du 1er janvier, même si la CAQ a gelé les seuils d’immigration permanente à 50 000 encore cette année. Libéraux et péquistes accusent le gouvernement Legault de cacher la réalité à la population québécoise sur le portrait réel des nouveaux arrivants. 

 

Le premier ministre a dû admettre mardi que l’explosion du nombre d’immigrants temporaires l’inquiète, notamment quant à la pérennité de la langue commune.  

«Les temporaires, il y en a beaucoup, et on doit se poser des questions sur ce qu’on fait pour protéger le français, et pas seulement du côté des permanents, mais du côté des temporaires aussi, a-t-il convenu. Je suis préoccupé et (on) regarde actuellement pour agir sur les deux».  

Comme promis, son gouvernement annoncera sous peu de nouvelles exigences pour le français aux immigrants économiques qui veulent obtenir leur résidence permanente.  

Le Québec ne se laissera pas imposer des seuils

François Legault prévient toutefois Justin Trudeau que le Québec ne se laissera pas imposer des seuils de nouveaux arrivants par le gouvernement canadien et par l’Initiative du siècle, un plan qui prévoit hausser la population du Canada à 100 millions d’habitants d’ici 2100.  

«Je veux être très clair, il n’est pas question au Québec qu’il y ait une telle croissance de l’immigration au cours des prochaines années, a-t-il insisté. C’est le Québec qui doit décider seul du nombre d’immigrants qu’on reçoit chaque année».  

Mais le premier ministre refuse cependant de voir dans cette initiative fédérale une menace pour la culture québécoise.  

«À partir du moment où les gestes qu’on pose au Québec viennent arrêter le recul, le déclin du français au Québec, et qu’on commence à voir le pourcentage de francophones augmenter au Québec, bien on protège aussi la culture du Québec».  

Les élus de l’Assemblée nationale, tous partis confondus, ont tout de même adopté mardi deux motions dénonçant le plan fédéral en matière d’immigration. 

Les libéraux vont revoir leur cible

L’augmentation du nombre d’immigrants temporaires au Québec a convaincu les libéraux de revoir leur cible d’immigration permanente. Les rouges promettaient des seuils de 70 000 immigrants permanents par année lors de la dernière campagne électorale. Ce chiffre ne tient plus.  

Le PLQ reproche à François Legault de dissimuler la vérité sur l’immigration au Québec en éludant la question des immigrants temporaires, qui doivent inévitablement faire partie de la prochaine consultation sur les seuils de nouveaux arrivants.  

«François Legault essaie de dire aux Québécois qu'il contrôle la porte de la maison. Mais la porte du garage est ouverte», a déploré le député libéral Monsef Derraji.  

Ce qu’ils ont dit :

«Le Québec établit ses propres cibles d'immigration, et il a le pouvoir exclusif de sélectionner la majorité de ses immigrants. De notre côté, on croit fermement qu'on peut faire croître l'économie tout en protégeant la culture et la langue française» - Justin Trudeau, premier ministre du Canada

«Les temporaires, il y en a beaucoup et on doit se poser des questions sur ce qu’on fait pour protéger le français, et pas seulement du côté des permanents, mais du côté des temporaires aussi» - Le premier ministre du Québec, François Legault 

«Je demande aujourd'hui officiellement l'arrêt du grand mensonge caquiste parce que je ne veux plus qu'on parle de 50 000 (immigrants), je veux qu'on parle de 300 000, parce qu'ils viennent ici, ils s'installent ici, ils utilisent nos services» - le député libéral Monsef Derraji 

«Ces 300 000 personnes-là, là, elles sont déjà au Québec. Alors, quand on parle d'immigration, pourquoi est-ce qu'on ne commence pas par ces gens-là? Ces gens-là prennent déjà un logement, ils sont déjà dans nos services publics. Donc, ce n'est pas un poids supplémentaire pour la société québécoise, pour reprendre les mots de certains politiciens là-dessus, au contraire» - le chef parlementaire solidaire Gabriel Nadeau-Dubois 

«Sous la CAQ, on aura augmenté par sept fois l'immigration temporaire. Donc, il y a peut-être une réflexion à avoir sur la capacité d'accueil en matière d'immigration temporaire également» - le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon 

Extraits des motions adoptées mardi à l’Assemblée nationale

«Que l'Assemblée nationale dénonce la volonté du groupe l'Initiative du siècle visant à porter à 100 millions d'habitants la population du Canada d'ici 2100, sans égard à la capacité d'accueil du Québec et du Canada, (...) qu'une telle initiative aurait des effets délétères tels qu'une fragilisation de la dynamique linguistique au Canada en marginalisant le français, une réduction importante du poids du Québec au sein du Canada, une pression accrue sur le logement et sur les services publics, (...) que cette initiative n'est pas viable pour l'avenir de la nation québécoise»

«Que l’Assemblée nationale s’oppose à la hausse des niveaux d’immigration fédéraux et à «l’initiative du siècle» visant à faire croître la population canadienne à 100 millions d’habitants d’ici 2100, (...) qu’elle demande immédiatement la tenue d’un réel débat démocratique sur ce changement majeur dans la politique migratoire du gouvernement fédéral». 

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