Fin des surplus d’électricité en 2027: Québec n’est pas prêt à l’affronter, selon l’IEDM
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Avec ses installations actuelles, Hydro-Québec aura épuisé ses surplus en énergie et en capacité dès 2027, et les solutions proposées par le gouvernement provincial sont «trop peu ou arrivent trop tard», selon l’Institut économique de Montréal (IEDM).
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Selon une note économique publiée par l’IEDM jeudi matin, le fonctionnement par intermittence des éoliennes limiterait leur apport en puissance.
«Lorsqu'on parle d'électricité, il est question d'énergie – ce qu'on peut produire sur une année – et de puissance – le maximum qu'on peut produire à un moment donné», a indiqué Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l'IEDM et auteur de l'étude.
«Plutôt qu'être l'outil de développement économique que le gouvernement voyait historiquement en Hydro-Québec, la société d'État deviendra un facteur limitant si rien ne change», a affirmé M. Giguère.
Le gouvernement préconise trois solutions pour répondre au problème, soit la construction ou la mise à niveau de barrages, la construction d'éoliennes et la réduction de la consommation grâce à une meilleure efficacité énergétique.
- Écoutez l'entrevue avec Yvan Cliche, spécialiste sur les questions d’énergie à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :
Les barrages
«Les délais estimés pour l'exercice de mise à niveau des installations vont de 2028 à 2035, soit quelques années après la date prévue de fin des surplus énergétiques», peut-on lire dans le communiqué. Pour que le barrage soit mis en service, cela pourrait prendre jusqu’à 15 ans, selon l’auteur de l’étude.
Construction d’éoliennes
«L'étude explique que l'intermittence de la production éolienne signifie que la puissance fournie n'équivaut qu'à 35% de la puissance installée. Elle note aussi que l'approbation environnementale des projets n'est pas garantie à la Régie de l'énergie», précise la note.
- Écoutez l'entrevue avec Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l'IEDM et auteur de l'étude L’avenir énergétique incertain du Québec sur QUB radio :
Meilleure efficacité énergétique
Le gaz naturel pourrait permettre d'éviter que la fin des surplus d'électricité ne se transforme en pénurie d'énergie et jouer un rôle dans l'approvisionnement industriel ou dans le chauffage - deux activités très énergivores pour le réseau électrique.
«Dans une perspective où nous savons que le Québec se dirige vers un manque d'électricité, il serait irresponsable de fermer la porte à tout autre type d'énergie, a ajouté M. Giguère. Le gaz naturel représente une solution d'appoint efficace, disponible au Québec, et qui nous permet de répondre aux besoins auxquels Hydro-Québec n'arriverait pas à subvenir.»