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Faillite de Tero: 6,9 M$ de créances

Plus de 2000 clients attendaient encore leur composteur compact



Le dossier de faillite de Tero, jeune entreprise de Québec qui avait séduit des milliers de consommateurs avec son petit électroménager capable de transformer en engrais les déchets de cuisine, affiche des créances qui pourraient s'élever à 6,9 M$. De cette somme, 2,7 M$ pourraient être réclamés par près de 3000 consommateurs lésés, qui ont payé de 500$ à 1500$ pour des produits de l'entreprise qu'ils n'auraient jamais reçu.

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Les clients de Tero, dont certains attendaient leur appareil depuis près de deux ans, ne font toutefois pas partie des créanciers garantis, indique l'avis aux créanciers envoyé par le syndic Lemieux Nolet.

La Banque Nationale est le seul créancier garanti, pour un montant de 1,2 M$, mais elle risque de perdre 775 000$ non garantis. Parmi les autres principaux créanciers à risque de perte sèche, il y a M2S Électronique, pour 1 M$, le Fonds de solidarité FTQ pour 500 000$ et le fondateur d'EXFO Germain Lamonde, qui avait investi 400 000$ dans l'entreprise, en plus de présider le conseil d'administration jusqu'en septembre dernier. Troisième actionnaire de l'entreprise, il aura appris la faillite par les médias.

Clients en colère

Sur la page Facebook de Tero, les clients expriment leur colère.

« L’élément le plus triste, ce sont les centaines de consommateurs qui ont investi près de deux semaines de salaire pour un appareil qu’ils ne verront jamais. Même pas un peu de compassion pour eux dans le dernier discours de Tero. Triste... en effet », écrit un consommateur.

photo tirée de la page Facebook de Tero

« Un achat payé il y a presque deux ans, sans jamais de livraison, ni du Tero, ni des accessoires promis, et ce, malgré les promesses répétées. En plus, il semble bien que ce soit sans remboursement! Quelle arnaque! Ça coûte cher de vouloir soutenir les entreprises d’ici et de faire confiance en l’honnêteté de ces personnes! On ne m’y reprendra plus! » écrit une cliente, qui avait commandé son appareil en juillet 2021 et à qui l'entreprise a invoqué des difficultés d'approvisionnement un an après le paiement.

Tero avait lancé en 2019 une campagne de sociofinancement sur Kickstarter pour démarrer la fabrication de son composteur compact et avait dépassé le million de dollars en 24 heures. Les premiers clients ont payé entre 600$ et 800$ pour soutenir le démarrage de l’entreprise, qui s’était engagée à leur fournir l’appareil. 

Coûts de production plus élévés que prévu

Sur la page Facebook de Tero, les entrepreneures de Québec ont annoncé hier la fin de l’aventure, expliquant que plusieurs facteurs ont mené à cette décision.

« Notre appareil Tero a coûté beaucoup plus cher à fabriquer qu’il n’était anticipé en raison de plusieurs facteurs : les enjeux liés à la chaîne d’approvisionnement ont été amplifiés par la pandémie et l’explosion des prix, sans compter le lot de défis que nous avons rencontré au cours de son développement », peut-on lire dans le message de Tero, propriété d’Élizabeth Coulombe et Valérie Laliberté.

« Nous nous sommes battus corps et âme, mais malheureusement, cette grande aventure se termine », ajoutent-elles, en remerciant ceux qui ont cru en Tero.

Certains consommateurs qui attendaient leur appareil depuis très longtemps ont indiqué avoir pu se faire rembourser par leur carte de crédit, d’autres pas.

Un éventuel repreneur pour Tero pourrait peut-être changer le cours de l’histoire. 

L’assemblée des créanciers est prévue le 1er juin.

Le risque du sociofinancement

Certains internautes notaient par ailleurs qu'acheter un produit via une plateforme de sociofinancement représente un risque qu'il faut assumer en tant que client.

« Pour ceux qui se questionnent ou qui sont en furie par rapport à l’argent déboursé, c’est clairement indiqué quand tu utilises une plate-forme telle que Kickstarter que c’est un investissement pour le développement d’un produit. C’est possible que le projet ne voit pas le jour ou soit annulé pour des raisons comme celles de Tero », écrit un des commentateurs. 

Un autre répond qu'il a effectué son achat après la campagne de sociofinancement, en pensant que l'entreprise allait bien.

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