/news/education

Négociations entre les profs et Québec: un premier syndicat vote pour la grève générale illimitée

Rear view of a student or teacher with long brunette hair writing on a blank green blackboard or chalkboard with copyspace
Photo Adobe Stock

Coup d'oeil sur cet article

Le ton monte dans les négociations entre les profs et Québec: un premier syndicat d’enseignants donne le feu vert à une grève générale illimitée, qui pourrait être déclenchée à partir de la rentrée cet automne. 

• À lire aussi: Une prime de 12 000$ aux enseignants pour rester en poste une année de plus

Réunis lors d’une assemblée mardi soir, quelque 600 membres de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal ont approuvé à 98,2% le recours à la grève à partir du début de l’année scolaire 2023-2024. Ils se sont aussi prononcés sur un plan d’action plus large comprenant une série de moyens de pression.

Ce vote de grève générale illimitée est une proposition qui émane de l’Alliance, et non de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) à laquelle le syndicat montréalais est affilié.

«On vit un exode de nos profs, qui vont enseigner ailleurs, on a des élèves avec de très grands besoins, alors nos membres nous ont clairement dit qu’ils sont rendus là. Il va falloir prendre les grands moyens», affirme Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance. 

«On est à des années-lumière de trouver des solutions qui se rejoignent», ajoute-t-elle pour illustrer à quel point le fossé est immense aux tables de négociations présentement.

Le dépôt du projet 23, de même que l’augmentation de salaire que Québec veut octroyer aux élus, est par ailleurs venu jeter de l’huile sur le jeu, ce qui explique «l’urgence de se mobiliser» pour les profs, ajoute Mme Beauvais-St-Pierre.

Les autres syndicats locaux affiliés à la FAE, qui regroupe 60 000 enseignants, se prononceront aussi sous peu sur une série de moyens de pression. 

Un plan de mobilisation global sera ensuite adopté par la fédération syndicale à la mi-juin, à la suite des propositions entérinées dans chacun des syndicats locaux.

Ce vote de grève générale illimitée «montre jusqu’où les enseignants sont prêts à aller si ça ne se règle pas», indique de son côté la présidente de la FAE, Mélanie Hubert.

Intensification des négociations réclamée par Québec

Ce vote survient alors que Québec a annoncé mercredi matin une «intensification des négociations» jusqu’à la fin de l’été, notamment en santé et en éducation.

Le gouvernement Legault a par ailleurs annoncé un montant forfaitaire de 12 000$ qui sera offert à chacun des 7000 enseignants admissibles à la retraite qui acceptera, sur une base volontaire, de demeurer au travail à temps plein l’an prochain.

Les syndicats d’enseignants considèrent toutefois que cette initiative arrive beaucoup trop tard, puisque les enseignants qui souhaitent prendre leur retraite à la rentrée ont déjà entrepris les démarches à ce moment-ci de l’année scolaire. «C’est déplorable qu’on s’y prenne si tard, c’est être complètement déconnecté de la réalité du milieu scolaire», lance Mélanie Hubert.

Du côté de la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui représente 87 000 enseignants, on rappelle que les profs réclament avant tout une amélioration de leurs conditions de travail.

Sa présidente, Josée Scalabrini, dénonce la lenteur des négociations avec Québec depuis des semaines et déplore que les «vrais enjeux» ne soient pas encore abordés à la table de négociation, où l’employeur veut «seulement parler de formation continue».

À la FSE, des actions de visibilité ont commencé et s’accentueront à partir de la fin mai. Aucun mandat de grève n’est sur la table présentement.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.