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Elle s’enlève la vie à seulement 10 ans car elle était «tannée de faire semblant d’être heureuse»

La maman réagit au rapport du coroner sur la mort de sa fille qui subissait de l'intimidation



À seulement 10 ans, la petite Annsofy Bastien vivait une si grande détresse qu’elle a choisi de mettre fin à ses jours.

«Rien, rien, rien ne laissait présager un tel geste», souffle sa mère, Annick Dinelle. 

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Lettres cachées

Cette dernière ignorait tout des souffrances de sa fille. Ce n’est qu’après, en fouillant dans sa chambre, derrière les tuiles du plafond suspendu, qu’elle a découvert des lettres et dessins sombres, ainsi que des lames.

«Tannée de faire semblant d’être heureuse» ou «Je ne veux plus vivre», écrivait notamment la fillette sur des feuilles qu’elle cachait ensuite.

«Elle ne cachait pas ça pour rien, car nous serions intervenus», se désole Mme Dinelle.

  • Écoutez Luc Massicotte, président de l’Association Québécoise de Prévention du Suicide au micro de Richard Martineau via QUB radio :

Les notes de sa fille ont révélé qu’elle était victime d’intimidation à l’école, au point où elle craignait même d’y mettre les pieds, poursuit-elle.

Sa mère a retrouvé des photos de classe où sa fille avait encerclé des visages et inscrit «bully» sur ceux-ci, par exemple. 

Annick Dinelle se désole qu’aucune intervention policière, au moins de sensibilisation et de prévention, n’ait eu lieu après ses découvertes. Elle avait tout remis aux agents qui menaient alors une enquête à la suite du suicide.

«[Annsofy] était souvent en conflit avec ses camarades de classe et le jour de son décès, elle avait eu quelques confrontations avec d’autres élèves à l’école», indique également la coroner, Geneviève Richer dans son rapport. 

  •  Écoutez l'entrevue de Yasmine Abdelfadel avec Anabel Allen-Viau et avec Mélanie Boucher, intervenantes de l'organisme Jeunes en tête, qui mise sur la prévention du suicide grâce à des conférences dans les écoles via QUB radio : 

Alex, pas Annsofy

Vivant une puberté précoce, la fille de Mme Dinelle n’acceptait pas les changements qu’elle observait sur son corps.

À quelques semaines de son décès, elle avait demandé à se faire désormais appeler Alex. «Mais c’était ni garçon ni fille», dit-elle.

L’enfant cherchait aussi à cacher ses seins, par exemple. Et elle portait des vêtements longs, cachant ses marques d’automutilation.

À l’école, Annsofy était surdouée, mais elle manquait d’intérêt.

Dans son rapport, la coroner note que le geste de la fillette était «impulsif» et impossible à prédire. «Les parents étaient tous les deux présents et motivés à aider leur fille», affirme la Dre Richer.

La jeune fille faisait aussi l’objet d’un suivi psychosocial n’ayant rien décelé. Elle avait admis souffrir d’attaques de panique, mais elle avait nié toute idée suicidaire.

Annick Dinelle se souvient que la fin de semaine précédant le geste s’était déroulée à merveille. «Tout allait bien», se souvient-elle.

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