Hydro-Québec: il faudrait que la CAQ arrête de nous faire perdre notre temps, comme avec le 3e lien
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N’en déplaise à Pierre Fitzgibbon, c’est assez difficile de suivre la CAQ sur Hydro-Québec.
On a l’impression d’assister à une séance de brainstorming.
Commençons avec les tarifs d’Hydro-Québec.
En décembre 2022, le ministre Pierre Fitzgibbon disait qu’on doit «absolument» analyser la tarification dynamique.
Le premier ministre François Legault a fermé cette porte peu de temps après: pas question de moduler les tarifs résidentiels.
Il y a quelques jours, M. Legault a rouvert cette porte : il est prêt à revoir les tarifs résidentiels... sans les augmenter. Tout ça devra être à coût nul, a ajouté son ministre des Finances.
Quelques jours après, Pierre Fitzgibbon disait plutôt : pas question de toucher aux tarifs résidentiels, «à ce moment-ci».
Pour les barrages, ce n’est pas vraiment mieux.
M. Legault annonçait en campagne électorale qu’il rêvait d’en construire de nouveaux. Il réitérait cette promesse en novembre 2022 affirmant qu’il faut «sérieusement envisager la construction de nouveaux barrages».
M. Fitzgibbon affirmait plutôt en février dernier à l’émission Le Monde à l’envers: «On va tout faire pour ne pas en faire, des barrages.»
En avril, il ajoutait que son gouvernement n’a pas conclu qu’il faut en faire, des barrages. «On doit évaluer si ça vaut la peine ou non», avait-il dit.
Au congrès de la CAQ, les membres ont quand même voté pour la construction de nouveaux barrages hydroélectriques.
Mais on ne sait même pas si on en a besoin, mais on promet qu’on va en faire... Ça vous rappelle un projet?
- La meilleure façon de commencer la journée, c'est l'émission de Philippe-Vincent Foisy, tous les jours dès 6 h, en direct ou en balado à QUB radio :
Difficile à suivre
Voici le portrait: il faudra au moins 100 TWh de plus par année pour répondre à nos besoins d’ici 2050. C’est beaucoup. Hydro-Québec produit actuellement 200 TWh par année.
On doit augmenter notre production et réduire notre consommation. Mais on ne doit pas limiter notre réflexion à l’électricité.
Il faut se demander si on peut utiliser d’autres sources de chauffage, comme la géothermie, si on peut mieux construire nos bâtiments et si les camions lourds peuvent rouler avec des biogaz plutôt que d’énormes batteries.
De l’espoir
On va donner à César ce qui lui revient, le ministre Fitzgibbon semble ouvert à faire le travail.
Le titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau, est sorti avec un optimisme prudent des consultations organisées cette semaine par le gouvernement.
Il s’attend à un plan concret et réaliste, cette fois-ci.
«On ne veut pas un plan à long terme qui serait une série de vœux pieux, espère-t-il. Des plans de lutte contre les changements climatiques, on en a eu une flopée pendant les 15 dernières années, qui ont tous été flops.»
Il faut éviter de mettre la charrue avant les bœufs. On a joué dans le film du troisième lien. Espérons que le gouvernement a appris de ses erreurs.