Tennis: pour la première fois depuis 2004, Rafael Nadal ne sera pas présent à Roland-Garros
L’Espagnol vise un retour au jeu l’an prochain afin d’effectuer un dernier tour de piste
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Le printemps ne sera pas le même, cette année à Paris. Pour la première fois depuis 2005, soit depuis qu’il y a remporté le premier de ses 14 titres, Rafael Nadal ne sera pas à Roland-Garros. L’Espagnol veut soigner ses blessures afin d’entreprendre l’an prochain ce qui devrait être sa tournée d’adieu au tennis professionnel.
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Cette décision, c’est son corps qui l’a prise, a déclaré le roi de la terre battue, en apparence serein durant une conférence de presse tenue en Espagne, à 10 jours de son tournoi bien-aimé.
«On n’a pas la solution»
Depuis sa défaite au deuxième tour des Internationaux d’Australie, la légende de bientôt 37 ans tente de soigner sans succès des douleurs au psoas-iliaque, un muscle situé à l’intérieur du bassin. «Rafa» n’a d’ailleurs disputé aucun match dans les derniers mois.
Même s’il a «travaillé aussi fort que possible» à l’entraînement pendant plusieurs semaines, Nadal a donc confirmé ce que tous ses admirateurs redoutaient, jeudi.

Il ne pourra défendre son titre acquis dans la douleur (encore), l’an dernier sur l’ocre parisien, alors qu’il avait reçu durant toute la quinzaine des injections afin de geler son pied gauche, atteint depuis le début de sa carrière d’une maladie appelée le syndrome de Müller-Weiss.
«On n’a pas trouvé la solution à mon problème [au bassin], a regretté l’Espagnol aux 22 titres majeurs, un record qu’il partage avec le Serbe Novak Djokovic. Je ne me sens pas en mesure de jouer à la hauteur de mes standards et je ne suis pas le genre de personne qui va aller à Roland-Garros juste pour y être.»
L’espoir d’une dernière saison
Mais s’il a confirmé les craintes de ses fans, Rafa les a aussi en partie rassurés. Malgré la douleur qui persiste, l’ancien numéro 1 mondial, aujourd’hui chuté au 14e échelon, ne souhaite pas mettre un terme à sa longue et fructueuse carrière dans l’immédiat.
Non, s’il prend une pause complète de l’entraînement pendant «deux, trois ou quatre mois», c’est plutôt dans l’espoir d’être de retour dans une belle forme en 2024, dans ce qui sera fort possiblement sa dernière danse.
Car Nadal ne se voyait pas tout arrêter comme ça, dans une conférence de presse. «Je pense que je mérite mieux que ça», a pointé le champion.
Il souhaite dire «au revoir» aux tournois qu’il a aimés, lui qui en a remporté 92 à ce jour sur l’ATP.
«Mon but, c’est de me donner l’occasion de profiter de la prochaine saison, qui sera probablement ma dernière», a-t-il laissé entrevoir.
«C’est ce que j’espère, même si je ne peux pas affirmer à 100% que c’est comme ça que ça va se passer, parce qu’on ne sait jamais», a enchaîné le «Taureau de Manacor».
Un grand vide
Paris ne sera pas la même ce printemps, donc. Car en plus, pour la première fois depuis 1998, les Français ne pourront voir en action ni Rafa ni son plus grand rival, le Suisse Roger Federer, qui s’est retiré l’an dernier à 41 ans.
Le vide sera immense. Nadal à Paris, depuis 18 ans, c’est 14 titres - un record, tous Grands Chelems confondus –, 112 victoires contre seulement trois revers (Djokovic, deux fois, ainsi que Robin Soderling), et près de 35 millions $ en bourses.
À 89 reprises, «l’ogre de l’ocre», un surnom on ne peut plus à propos, a liquidé ses adversaires en trois manches, un fait d’armes époustouflant sur cette surface qui a tendance à allonger les duels.
D’ailleurs, ils sont seulement trois, là encore – Djokovic, Félix Auger-Aliassime l’an passé et le surprenant John Isner – à l’avoir poussé à la limite des cinq manches à la Porte d’Auteuil.
«Roland sera toujours Roland»
En vertu de ce forfait, Nadal tombera au-delà du 130e rang mondial, au terme de la quinzaine, rapportait L’Équipe, jeudi. Pour la première fois depuis plus de 20 ans, il sera exclu du top 100 mondial.
Voilà une autre page qui se tourne. Philosophe, l’Espagnol n’a toutefois pas voulu trop s’épancher sur l’héritage qu’il laissera à Roland-Garros et au tennis, peu importe l’avenir que son corps lui réserve.
«Roland-Garros sera toujours Roland-Garros, avec ou sans moi. C’est le plus grand des tournois sur terre battue», a humblement souligné le roi de la terre.
Un dieu sur terre à Paris
- Première participation en 2005, à 18 ans.
- 14 titres en autant de finales, un record en Grand Chelem (2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2017, 2018, 2019, 2020, 2022)
- 112 victoires
- 3 défaites (contre Robin Soderling en ronde des 16, en 2009; contre Novak Djokovic en quarts, en 2015; contre Djokovic en demi-finale, en 2021)
- Un forfait avant un match (contre Marcel Granollers au troisième tour, en 2016)
- Près de 35 millions $ canadiens en bourses