Une première à Oak Hill: trois Canadiens se trouvent dans le top 10
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ROCHESTER | Trois drapeaux du Canada flottent au tableau principal du Championnat de la PGA d’Amérique à Oak Hill. Pendant que Corey Conners se tiraille en première position au sommet, Taylor Pendrith montre les dents en maraude au 8e échelon, tout juste devant Adam Svensson aussi dans le top 10.
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C’est une première.
Deux Canadiens dans le top 10 d’un championnat du Grand Chelem, ça ne s’est pas vu depuis 15 ans. En 2008, Mike Weir et Stephen Ames figuraient dans le top 10 après 36 trous au Tournoi des Maîtres, à Augusta.
Il faut remonter à l’Omnium américain de 2009 à Bethpage Black pour retrouver trois représentants de l’unifolié dans le top 20 après 36 trous. Weir occupait alors le troisième, Nick Taylor le septième et Ames le 16e.
Au terme de la première ronde vendredi matin, on en comptait quatre dans le top 20. Du jamais-vu selon toutes ces statistiques fournies par Elias Sports Bureau.
« C’est très excitant que d’observer nos noms au tableau principal. J’entretiens de très bonnes relations avec Taylor et Adam [Hadwin]. Quand l’un de nous fait du bruit en s’imposant au tableau, c’est incroyable. »
Ce n’est pas la première fois où il se retrouve dans cette position dans un majeur. Gagnant de deux tournois sur le circuit de la PGA, Conners espère avoir appris de ses expériences. Il s’estime en confiance et en contrôle de ses moyens pour tenir le coup ce week-end.
Des loups affamés
Les loups qui l’entourent sont toutefois affamés et habitués des grands moments. Conners partage la tête à -5 avec Scottie Scheffler et Viktor Hovland.
L’Américain a enfilé le veston vert l’an dernier et compte six tops 10 à ses 12 présences dans un majeur. Le Norvégien, lui, a lorgné la Claret Jug de l’Open britannique l’été dernier à St Andrews et il était dans la course jusqu’en ronde finale à Augusta il y a un mois.
À -3, Bryson DeChambeau et Justin Suh accusent deux coups de retard sur les meneurs.
De fins renards rôdent aussi derrière, notamment les vétérans Justin Rose (-1) et Shane Lowry (É). Avec les mauvaises conditions météo annoncées samedi, ils seront à surveiller. Rory McIlroy a aussi fait son chemin jusqu’au top 10 alors qu’il montre une fiche à égalité avec la normale.
Fer droit enflammé
De son côté, grâce à une deuxième carte de 69 (-1), Pendrith a fait son chemin jusqu’au huitième rang avec une fiche cumulative de -1. L’Ontarien de 31 ans qui vit son baptême de feu à ce championnat a remercié son fer droit qui lui a permis de sauver de précieuses normales. Car le long cogneur n’a pas excellé à partir des tertres. Il n’a réussi à garder la balle que dans 3 des 14 allées.
« J’ai pu me mettre dans cette situation avec mon jeu court autour des verts pour sauver de nombreuses normales, a-t-il indiqué. Mon fer droit a fait le reste. »
Pendrith a mené le plateau à cet égard, vendredi. « C’est probablement ma meilleure performance sur les verts depuis très longtemps », a exprimé celui qui avait notamment connu de coûteuses ratées lors de la Coupe des Présidents à Quail Hollow en septembre. Sur le circuit de la PGA cette saison, il figure au-delà du 100e rang à tous les indicateurs sur les verts.
Cette soudaine maîtrise de son fer droit lui a notamment permis de réaliser trois oiselets sur son chemin du retour vers le pavillon, lui qui avait amorcé sa journée au 10e tertre.
Des airs de Winged Foot
Samedi, il espère pouvoir avoir autant de contrôle avec son bois de départ. La pluie et les vents seront au rendez-vous, comme ce fut le cas à partir de l’après-midi, vendredi. Cette bonne tenue sur un parcours aussi difficile que l’East Course d’Oak Hill n’est pas étrangère dans son cas. Lors de l’Omnium des États-Unis à Winged Foot en 2020, un tracé qu’on dit semblable, Pendrith avait excellé à sa première participation à un tournoi du Grand Chelem. Il avait finalement terminé au 23e rang.
Rochester express
Mickelson survit
Phil Mickelson, champion de l’édition 2021 à Kiawah Island, a survécu au couperet tombé à +5 même s’il n’a pas livré de grandes performances à Oak Hill. Auteur de cartes de 73 (+3) et 72 (+2), il était pourtant débarqué optimiste à Rochester. Mais toutes les facettes de son jeu ont fait défaut. « C’était terrible à ces deux premières rondes. C’était pénible des tertres et je ne me sentais pas bien avec mon fer droit en main. Mes approches n’étaient pas à point et mon jeu de fers très ordinaire. » Lefty se retrouve loin du tableau principal. Il souhaite un changement de cap pour remonter le classement.
Justin Rose se souvient de Merion
Plus le parcours est difficile, plus le Britannique Justin Rose s’y sent confortable. Oak Hill rappelle au vétéran de 42 ans aux 11 victoires sur le circuit de la PGA, les configurations de l’Omnium américain. Il n’est pas le seul à penser ainsi cette semaine. Plusieurs de ses compatriotes ont aussi comparé la préparation du parcours à celle de l’Open américain. Dans les dernières années, le Championnat de la PGA d’Amérique s’en approche énormément par le choix de ses sites et les défis préparés. Les vainqueurs de trois des quatre derniers championnats n’ont pas plongé plus loin qu’à -8. « C’est un style hybride entre les deux types de tournois, a estimé le champion de l’édition 2013 du US Open à Merion avec sa fiche de +1. Historiquement, je crois que j’ai gagné sur des terrains plus difficiles. » Avec une fiche de -1 après 36 trous, Rose rôde près dans le top 10. En 2013, il se trouvait à deux coups du meneur, Phil Mickelson, à l’aube de la ronde finale. Il pourrait devenir le premier Anglais à gagner ce championnat depuis Jim Barnes en 1919.
Terrible 6e fanion
Le 6e fanion a bien porté son surnom de « Double Trouble », vendredi. Les 140 participants en ont bavé sur cette normale 4 de 503 verges. Ils y ont affiché un score cumulatif de + 117. Trois golfeurs ont inscrit un oiselet. Bryson DeChambeau a perdu les commandes du tournoi en y commettant l’un des 24 doubles bogueys. À mi-journée, le vent et la pluie ont envenimé les choses. « Le vent soufflait en plein visage avec de l’eau sur la droite et autour du vert. L’herbe longue ne pardonne pas. J’ai approché le fanion avec un fer 4 et réussi à sauver la normale. Il est incroyablement difficile », a expliqué Mito Pereira.