[À VOIR] Une Québécoise vit dans une minimaison payée seulement 10 000 $ en Colombie-Britannique
Grâce à sa minimaison, une Québécoise vit depuis près de 10 ans du tourisme d’aventure en Colombie-Britannique malgré son coût de la vie vertigineux.
Une maison pour 10 000 $, qui dit mieux?!
Fannie Dufour a acheté, avec son conjoint de l’époque, la minimaison de ses amis pour la modique somme de 10 000 $, il y a environ huit ans.
«Ils nous ont surtout vendu une enveloppe, car ils avaient commencé à la construire, mais une fois à l’intérieur, ils avaient manqué de budget», relate cette femme débrouillarde.
Malgré tout, la maison était habitable.
«C’était juste pour dire qu’on avait un toit sur la tête. Il n’y avait pas d’eau courante, pas de toilettes», poursuit-elle.
Le couple a investi environ 10 000$ supplémentaires pour finir la construction et l’aménagement avec des matériaux recyclés ou à rabais.
Après deux mois de labeur, il possédait un domicile sur roue d’environ 200 pieds carrés qui leur a permis de vivre en Colombie-Britannique en permanence.
La demeure est installée depuis six ans sur un terrain de Nelson qui appartient à des amis. Fannie Dufour a eu la chance de mener son projet avant la réglementation qui encadre les minimaisons.
«Quand on a construit la nôtre, il y avait encore une zone grise en termes de normes. On a quand même acquis l’assurance que les systèmes électrique, propane et d’eau seraient fiables», précise celle qui est fière d’utiliser une toilette compostable.
Après une rupture conjugale, cette femme de 31 ans a refait sa vie avec une Québécoise qui est venue la rejoindre il y a quatre ans dans sa minimaison.
Les deux peuvent profiter d’une vaste terrasse aménagée autour de la maison, qui permet d’admirer l’extérieur. Le site compte un grand jardin ainsi qu’un sauna aménagés conjointement par les habitants qui louent eux aussi un lot sur ce terrain où leur habitation est érigée.
Vie en collectivité
Ce mode de vie lui permet de respirer sans être étouffée par les paiements de loyer ou d’hypothèques en Colombie-Britannique.
«C’est une bonne solution alternative au coût des maisons, qui est vraiment élevé», renchérit-elle.
Au cœur des grands espaces, Fannie Dufour estime avoir besoin du minimum, à part ses équipements de plein air.
«J’essaie de ne pas m’encombrer de possessions et de contrer la surconsommation... et souvent, ma blonde et moi, on passe nos journées dehors», partage-t-elle.
Leur minimaison est leur point d’attache, même si ces deux femmes sont hébergées dans la résidence d’une amie le temps que la conjointe de Mme Dufour soigne une importante blessure survenue en ski.
Depuis cet accident, Fannie Dufour envisage d’acheter une petite maison qui sera plus accessible à sa compagne, pourvu que sa minimaison reste fièrement installée sur son terrain.
«J’y suis trop attachée ! Ça m’a permis tellement de choses...», s’exclame-t-elle.
Le point de départ d'une nouvelle vie
Les Rocheuses de l’Ouest sont vite devenues pour cette diplômée en tourisme d’aventure un terrain de jeu qui l’a convaincue de s’y établir pour de bon dans sa minimaison.
Durant ses études collégiales à Gaspé, Fannie Dufour se rendait chaque année en Colombie-Britannique, où elle a notamment commencé à travailler comme guide en rafting durant la période estivale.
«Au début, je faisais moitié, moitié. Je passais l’été en Colombie-Britannique et l’hiver au Québec», se souvient-elle.
Par la suite, elle a su qu’elle pouvait devenir guide en ski. Certes, elle avait fait du ski hors piste dans les Chic-Chocs en Gaspésie, mais elle devait gagner de l’expérience dans des montagnes plus imposantes que celles du Québec.
«Je suis allée suivre des cours, mais maintenant je suis guide de ski. Ça a été un long processus. Pour moi, c’était le but ultime», affirme la Québécoise.
Comme une nomade
Durant cette période, Fannie Dufour a expérimenté la van life. Nomade, cette amoureuse du plein air vivait sur la route et dormait dans son campeur.
«Les premières années, je n’étais pas prête à faire la coupure: je change de vie, je m’en vais en Colombie-Britannique, je laisse tout tomber... J’étais attachée à ma famille, mes amis», exprime-t-elle.
La transition s’est effectuée de façon graduelle, alors que l’envie d’avoir un pied à terre plus permanent faisait son chemin.
«C’était surtout une question de logistique et de coûts. Je trouvais ça intense de devoir tout le temps déménager tous les six mois», se souvient-elle.
Quand elle s’est fait proposer d’acheter la minimaison de ses amis, elle n’avait plus d’excuses pour ne pas faire le grand saut.
«J’avais enfin une maison! Ça m’a donné le dernier coup pour m’installer», raconte cette Britanno-Colombienne d’adoption.