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Acquérir une minimaison: pas aussi simple qu'on pourrait le croire

Une minimaison de la compagnie Forest.
Courtoisie Une minimaison de la compagnie Forest.

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La hausse de l’immobilier et la crise du logement accentuent la demande de minimaisons au Québec, malgré le chemin pavé d’embûches.

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«Il y a tellement, tellement, tellement de demandes», avance Joanie Forest, copropriétaire de Mini maison Forest, qui fait la construction et la location de ces petites habitations.

L’entrepreneur général Jason Therrien a bâti avec son ex-associé une quarantaine de minimaisons dans des villages du Centre-du-Québec depuis 2016. Sa principale clientèle : les femmes seules, les retraités et les jeunes couples.

«C’est sûr que la demande est forte et les gens aiment ça!» confirme le propriétaire de Baraka, qui croit que l’accès à la propriété est menacé comme jamais.

Marie Genest, administratrice du Mouvement québécois des mini-maisons, constate aussi que ces habitations d’une superficie de 300 à 600 pieds carrés ont la cote.

«C’est beaucoup des raisons économiques. C’est ce que j’entends le plus souvent», dit-elle.

C’est sans parler des économies que génèrent ces habitations pour ce qui touche aux coûts d’entretien, d’énergie, etc.

Malgré leur popularité, les minimaisons ont trop peu de terrain ayant les autorisations de les accueillir, ce qui est le nerf de la guerre. «C’est encore plus compliqué pour les minimaisons sur roues», déplore M. Forest.

Avec le contexte socioéconomique actuel, Mme Genest croit que les municipalités n’auront pas d’autre choix que de s’adapter.

M. Therrien en a fait une cause. Son but? Sensibiliser les municipalités à l’importance d’inclure, à l’avenir, des secteurs de petites maisons dans les domaines immobiliers.

«Celles-ci seront bientôt la seule option, pour un premier acheteur, de devenir propriétaire», est-il convaincu.

En 2020, Édith Comeau a payé 35 000 $ son terrain d’environ 24 000 pieds carrés à Dixville; il vaut aujourd’hui 50 000$. Sa minimaison, qui lui a coûté 115 000$, avec ses choix de matériaux écologiques, a subi une hausse similaire. «Je l’ai fait dans le bon temps!», se réjouit-elle.

Bienvenue sur le terrain familial

L'entreprise Minimaliste propose des modèles de minimaisons à construire sur un terrain afin de rendre une propriété intergénérationnelle
L'entreprise Minimaliste propose des modèles de minimaisons à construire sur un terrain afin de rendre une propriété intergénérationnelle

Pour pallier la rareté des terrains, des municipalités permettent, selon certaines conditions, qu’une habitation accessoire soit installée sur le terrain d’une résidence permanente. C’est le cas notamment de Granby, Dixville et Victoriaville.

Ces deux dernières ont autorisé seulement une à deux demandes de résidence accessoire, mais l’industrie s’attend à un changement imminent. Le copropriétaire de Minimaliste, Jean-Philippe Marquis, vend plusieurs minimaisons en fond de cour en Ontario et aux États-Unis.

Ces pavillons permettent d’accueillir un parent vieillissant sur le terrain d’un membre de sa famille, au lieu de le placer en résidence.

Le modèle que propose le propriétaire de Modules Tech Pic-Bois, Richard Picard, est mini, mais plus grand qu’une chambre en CHSLD, comme il dit. «C’est le futur!», s’exclame-t-il.

Le feu vert de la municipalité

Le principal obstacle pour installer ou bâtir sa minimaison consiste à trouver un terrain ayant les permis municipaux. Pour guider les adeptes, le Mouvement québécois des minimaisons a mené un sondage et a inscrit les normes minimales de construction des municipalités qui acceptent les minimaisons sur une carte interactive: minimaison.org/ou-sinstaller/

SOURCE : Mouvement Québécois des minimaisons

Un inventaire inconnu

Le nombre de minimaisons sur le territoire québécois demeure inconnu, car ni la SCHL ni l’APCHQ ne recensent précisément leurs mises en chantier ou les permis octroyés à ces résidences, qui se confondent avec la catégorie «unifamiliale».

Le bon «match»

L’industrie compte des artisans comme des joueurs connus dans la fabrication de maisons usinées. Il n’y a pas de mauvaises questions quand vient le temps de choisir l’entreprise qui bâtira sa minimaison : le nombre d’années d’activités, les références d’anciens clients, les permis de construction détenus, les garanties offertes, les délais de production, etc.

Des investisseurs frileux

Les institutions bancaires sont beaucoup plus réticentes à financer l’achat ou la construction d’une minimaison, dont la valeur est moindre qu’une maison traditionnelle. Desjardins fait figure de précurseur, acceptant depuis quelques années d’accorder des prêts hypothécaires pour une minimaison, incluant des micromaisons sur roues. Sinon, plusieurs propriétaires doivent faire des économies ou encore demander un prêt personnel, une marge de crédit ou un prêt pour véhicule récréatif.

L’autoconstruction... Une solution?

Le choix de construire soi-même sa minimaison, en partie ou en totalité, permet de réaliser des économies variant de 20 % à 50 %, selon le degré de participation. Ceux qui optent pour l’autoconstruction doivent se conformer aux exigences de leur municipalité, selon ce qu’elle applique du Code du bâtiment et de la construction. La vigilance est de mise, car des rêves peuvent se transformer en cauchemar.

La location d’abord

Il vaut mieux louer une minimaison pour un court ou long séjour, avant d’en posséder une. Des sites offrent des hébergements pour de courts ou longs séjours, comme Nature Nature qui compte 15 microrefuges à Saint-Jean-des-Piles, en Mauricie.

Au départ, il vaut mieux louer une minimaison afin de voir si ce mode de vie correspond réellement à nos envies.
Photo capture d'écran site Internet naturenature.ca
Au départ, il vaut mieux louer une minimaison afin de voir si ce mode de vie correspond réellement à nos envies.

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