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Ligne de parti: aux députés de mettre leurs culottes!

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Or, les députés ne devraient pas demeurer prisonniers d’un système qui les étouffe et les dévalorise. Photo d’archives


Dans le programme original de la Coalition Avenir Québec, le mot « député » n’apparaît qu’une fois.

Peut-on vraiment se surprendre qu’une ex-députée, Émilie Foster, déplore que les députés d’arrière-ban se sentent « écrasés » par la ligne de parti ?

La vigueur de la démocratie parlementaire n’a jamais fait partie des priorités de François Legault. C’était connu et assumé.

N’empêche, le problème est réel. Les députés qui ne sont ni ministre ni whip ou leader ont bien peu de pouvoirs. Dans un caucus de 90, c’est non négligeable.

François Legault plaide qu’ils ont la liberté de parole nécessaire derrière les portes closes du caucus. D’autres évoqueront leur rôle dans l’étude des projets de loi, ou leur travail en circonscription.

Certes, c’est non négligeable.

Mais dans les faits, les députés d’arrière-ban servent trop souvent de faire-valoir à leur parti. Des machines à voter, à faire passer la pilule des décisions difficiles et à vanter les bons coups.

Or, les députés ne devraient pas demeurer prisonniers d’un système qui les étouffe et les dévalorise. Ils ont le pouvoir de changer les choses. Trop souvent, ils ne le font pas parce qu’ils entretiennent le rêve d’une éventuelle promotion.

  • Écoutez la rencontre Latraverse-Dumont avec Emmanuelle Latraverse au micro de Mario Dumont via QUB radio :  

Exécutants

Quoi qu’en dise la CAQ, ce n’est pas le salaire qui rend le recrutement difficile en politique, c’est bien davantage cette camisole de force.

On peut blâmer la ligne de parti. Elle est souvent trop stricte.

On peut déplorer le pouvoir des conseillers politiques non élus. La distorsion est réelle.

On peut aussi montrer du doigt les médias qui montent en épingle toute dissension. Ça contribue au cynisme en politique.

Mais les députés n’ont pas le luxe de s’épargner un examen de conscience. N’ont-ils pas promis à leurs électeurs qu’ils représenteraient leurs intérêts au sein du gouvernement ? Trop souvent, ils font l’inverse. Représenter leur gouvernement auprès des électeurs.

Tout le monde le sait.

  • Écoutez la rencontre Latraverse-Dumont avec Emmanuelle Latraverse au micro de Mario Dumont via QUB radio :  

Solutions

Objectivement, la dissidence devrait être permise.

Je ne parle pas ici des crises existentielles qui mènent à une remise en question du leadership du chef, comme le PQ nous y a trop souvent habitués.

Je parle du droit de n’être pas d’accord. Le droit de s’arroger davantage de liberté.

La scène fédérale regorge d’exemples de députés qui ont osé. Joel Lightbound, Nathaniel Erskine-Smith, Michael Chong et j’en passe.

Ils ne s’en portent pas plus mal. Ils n’ont pas déchiré leur caucus. Ils ont surtout gagné le respect de leurs électeurs.

Rien n’empêche les caquistes de mener une telle réflexion à Québec. Le gouvernement ne tombera pas. Un premier ministre qui sait naviguer son caucus doit lâcher du lest de temps en temps.

D’ailleurs, le droit de dissidence exceptionnellement permis lors du recul sur le troisième lien en fait foi.

Surtout, François Legault pourrait s’inspirer de Stephen Harper.

Celui-ci avait mis sur pied un comité consultatif des ministres auprès du caucus. Aucune initiative ne pouvait être présentée au cabinet sans avoir, au préalable, obtenu le feu vert des députés.

Habilement, il a ainsi donné un sens au travail de ses députés d’arrière-ban. Ils avaient une vraie voix au chapitre.

Comme quoi des réformes sont possibles. Il faut juste avoir le courage de les réclamer.







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