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La plus belle semaine de la vie de Michael Block

La plus belle semaine de la vie de Michael Block
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ROCHESTER | Il a joué avec Rory McIlroy, Justin Rose, Taylor Pendrith et Hayden Buckley. En naviguant sur le parcours d’Oak Hill, il a discuté avec Jim Nantz sur les ondes de CBS en pleine heure de grande écoute aux États-Unis. Il a réalisé un spectaculaire trou d’un coup en ronde finale. Dans son conte de fées, il a enligné trois rondes de 70 (É) et terminé au 15e rang du Championnat de la PGA d’Amérique. Sans douter, Michael Block a dit avoir vécu la plus belle semaine de sa vie.

Inconnu à son arrivée à Rochester lundi dernier, l’homme de 46 ans est vite devenu le chouchou de la foule en lever de rideau du tournoi. En l’adoptant à leur unique façon, les spectateurs new-yorkais lui ont fait vivre un moment inoubliable. Ils ont scandé son nom en le traitant comme une véritable rockstar Block a épaté la planète du golf. Non pas uniquement par son jeu, mais plutôt par son authenticité et l’amour de son sport. Chaque minute de son aventure, les dieux du golf l’ont gâté. 

Jamais Block n’aurait cru qu’il piquerait un brin de jasette avec Nantz. Pas plus qu’il n’aurait cru vivre pareille expérience à Oak Hill, bien que confiant en ses moyens. Il fallait observer ses nombreuses réactions significatives tout au long de ses exploits. Il était touché droit au cœur. 

La preuve: après son roulé final au 72e trou, bon pour une dernière carte de 71 (+1), il a serré McIlroy dans ses bras et il est retourné sur le vert. Il a pointé les spectateurs dans un pivot complet en tapant sur son cœur sous les chants, les cris et les chaleureux applaudissements. Touchante, la scène valait son pesant d’or et s’est révélée la plus belle histoire de cette 105e édition du championnat.

La plus belle semaine de la vie de Michael Block
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Block ne figure pas parmi l’élite mondiale du golf. Il est le pro du club semi-privé d’Arroyo Trabuco, situé au sud d’Anaheim en Californie. À longueur de semaine, il enseigne les rudiments de son sport aux clients. C’est sa vie. Ce n’est pas celle de courir les tournois aux quatre coins des États-Unis. Mais il sait qu’il est capable de rivaliser avec les meilleurs. 

En ronde finale du Championnat de la PGA d'Amérique, Michael Block n'a joué avec nul autre que Rory McIlroy, champion des éditions 2012 et 2014 et vedette mondiale du monde du golf.
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En ronde finale du Championnat de la PGA d'Amérique, Michael Block n'a joué avec nul autre que Rory McIlroy, champion des éditions 2012 et 2014 et vedette mondiale du monde du golf.

En troisième ronde du Championnat de la PGA d'Amérique, Michael Block était accompagné de Justin Rose, l'un de ses golfeurs favoris. Il a raconté qu'il lui aura fallu quelques trous avant de chasser la timidité face à l'Anglais, qui fut impressionné par son jeu.
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En troisième ronde du Championnat de la PGA d'Amérique, Michael Block était accompagné de Justin Rose, l'un de ses golfeurs favoris. Il a raconté qu'il lui aura fallu quelques trous avant de chasser la timidité face à l'Anglais, qui fut impressionné par son jeu.

Son plus gros chèque

Son dernier roulé mettant un gigantesque point d’exclamation à sa semaine de rêve lui a valu 288 000$. Il s’agit de son plus gros chèque en carrière. Et de loin! 

«J’avais empoché 75 000$ au Championnat national des professionnels de club en 2014. Auparavant, c’était un chèque de 4500$ à l’Omnium de Californie», s’est rappelé celui qui a encaissé, au total, 38 000$ aux 24 évènements du circuit de la PGA auxquels il a participé dans sa carrière. 

Gazon et cuisson

À Oak Hill, il aurait pu se laisser déranger par sa soudaine popularité et s’enfler la tête. Il n’est pas tombé dans ce piège. Pourquoi? 

«Tu ne connais pas ma femme, a-t-il répondu à la blague à la question du Journal. Elle peut garder n’importe qui les pieds sur terre. C’est une Argentine avec des racines italiennes. Elle a un gros caractère et beaucoup de personnalité. Elle me dit des choses que personne ne voudrait entendre. Donc, elle me garde les deux pieds au sol.»

Sur une bête aussi redoutable que le East course d’Oak Hill, «Blocky» s’est aussi senti à l’aise. Sans s’appliquer une pression indue, il a pris son pied. Il a raconté son histoire avec fierté et philosophie.

«Je suis naturel. Ça fait partie de la personnalité d’un pro de club. Tu dois gérer 600 personnalités différentes. Tu as un avocat qui te raconte comment faire pousser du gazon et un comptable qui te dit que la boulette de son hamburger n’est pas cuite correctement, a-t-il plaisanté à propos des défis quotidiens de son métier. 

«Il faut gérer tout ça. Donc tu peux ensuite gérer n’importe quoi», a ajouté celui qui applique aussi le conseil de madame Block depuis longtemps. Soit celui de rester naturel et fidèle à lui-même. 

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Plaisir obligatoire

Durant toute son aventure, Block a savouré le moment. Il voulait avoir du plaisir. Samedi soir, après son éreintante ronde sous la pluie battante et une trâlée d’entrevues, il a mangé dans un pub à proximité du parcours.  

«Je veux juste avoir du plaisir. Tout le monde a été génial avec moi. J’ai passé du bon temps. Je suis un membre de la PGA d’Amérique qui aime son sport plus que tout. 

«Je suis complètement soufflé par cette expérience au championnat, a enchaîné celui qui a réécrit le livre des records des pros de club au championnat. Je suis aussi surpris par mon jeu. J’ai réussi et ça me donne de la confiance pour la suite.»

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Au Texas et à Toronto

Un top 15 lui donne accès au Championnat de la PGA l’an prochain à Valhalla, au Kentucky, l’an prochain. Dans les heures qui ont suivi sa performance finale à Rochester, le circuit de la PGA l'a invité au Charles Schwab Challenge au Texas cette semaine. Et la direction de l'Omnium canadien l'a invité à jouer à Oakdale, à Toronto en juin, en lui offrant une exemption.

Quand l’heure de la retraite sonnera, Block se souviendra de cette semaine à Oak Hill comme de l’une des plus belles de sa carrière. 

«J’ai appris à savourer chaque expérience, car la vie passe si vite. Ce sera probablement la plus belle de ma vie.»

Celle où la planète du golf aura découvert un homme sincère et authentique. Et celle où l’amoureux de son sport aura évolué aux côtés des plus grands du métier, surpassant 140 d’entre eux à la ligne d’arrivée.

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