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Zelensky dément la capture de Bakhmout revendiquée par la Russie



Le président Volodymyr Zelensky a démenti dimanche la capture de la ville dévastée de Bakhmout dans l’est, revendiquée la veille par Moscou à l’issue d’une longue bataille, le patron de Wagner continuant lui d’insister que ses hommes en contrôlaient «chaque centimètre». 

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Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans les combats, puis le ministère russe de la Défense ont assuré samedi avoir «totalement libéré» Bakhmout, épicentre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière de la guerre débutée en février 2022.

Volodymyr Zelensky, qui se trouve au Japon pour un sommet du G7 au cours duquel il a récolté soutiens diplomatiques et aide militaire, a assuré que la ville «n’est pas occupée» par les troupes russes, après une série de déclarations ambigües sur la situation sur place.

«Il n’y a rien dans cet endroit (...) juste des ruines et beaucoup de Russes morts», a-t-il lancé en semblant suggérer que Bakhmout ne serait qu’une victoire à la Pyrrhus pour les Russes. Il a comparé les destructions sur place à celles causées par le bombardement à l’arme atomique d’Hiroshima en 1945 par les États-Unis.

Le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a pour sa part indiqué que ses troupes ne contrôlaient plus qu’une partie «insignifiante» de Bakhmout, tout en «continuant à avancer» sur les flancs au nord et au sud de la ville.

Selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, les forces de Kyïv ont «encerclé partiellement» Bakhmout grâce à leur percée récente sur ces flancs tenus par des troupes régulières russes, ce qui rend selon elle «très difficile» la présence russe dans la ville.

Elle a une nouvelle fois affirmé que les défenseurs ukrainiens à Bakhmout même contrôlent toujours «certaines installations industrielles et infrastructures».

La capture de Bakhmout, déjà conquise à plus de 90 % par les forces russes ces derniers mois, a été revendiquée samedi à midi par le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, qui a assuré qu’il remettrait le contrôle de la ville aux troupes régulières russes le 25 mai.

M. Prigojine a insisté dimanche dans un nouveau message sur le fait que la ville avait été prise «jusqu’au dernier centimètre» dans ses «frontières légales». «Il n’y a pas un seul soldat ukrainien à Bakhmout», a-t-il dit.

Le président russe Vladimir Poutine a d’ores et déjà félicité samedi soir les hommes de Wagner et l’armée russe pour «l’achèvement de l’opération [ayant permis de] libérer» Bakhmout et promis de décorer les militaires s’étant distingués dans cette bataille qui dure depuis l’été.

«L’enfer est à Bakhmout»

Si elle était confirmée, la prise de Bakhmout permettrait à la Russie d’afficher une victoire après une série de revers humiliants.

Elle interviendrait aussi avant une contre-offensive d’ampleur que Kyïv dit préparer depuis des mois, forte des livraisons d’armes occidentales.

Volodymyr Zelensky a cependant admis cette semaine que l’Ukraine avait besoin de «plus de temps» pour mettre en œuvre cette contre-offensive destinée à reprendre aux Russes les territoires qu’ils occupent.

À l’issue d’une série d’entretiens avec les dirigeants des pays du G7, dont le président des États-Unis Joe Biden, Zelensky a eu la promesse américaine de nouvelles livraisons de munitions, d’artillerie et de véhicules blindés, s’ajoutant au feu vert de Washington vendredi à la fourniture des avions de combat F-16 qu’il réclame depuis longtemps.

Moscou et Kyïv ont subi avant l’offensive russe d’importantes pertes à Bakhmout (ville de quelque 70 000 habitants), détruite aujourd’hui en grande partie par les combats.

Cette bataille a aussi été le théâtre d’un conflit ouvert entre Evgueni Prigojine et l’état-major russe, envers lequel le patron de Wagner a multiplié les insultes, l’accusant de ne pas fournir à dessein à ses hommes assez de munitions pour les affaiblir.

Le ministère ukrainien de l’Intérieur a rapporté dimanche avoir évacué dix civils de Bakhmout, dont une adolescente, alors que le nombre d’habitants demeurant dans la ville dévastée est inconnu, mais probablement très faible.

«L’opération de sauvetage a été difficile sur la route au milieu des mines et sous les tirs des occupants», a-t-il indiqué. «Si l’enfer existe, il est à Bakhmout», a déclaré l’un des habitants évacués, cité par le ministère ukrainien.

Sur le front diplomatique, les initiatives visant à favoriser des pourparlers de paix se sont multipliées, avec notamment une tournée européenne d’un émissaire chinois reçu cette semaine à Kyïv et une délégation de six dirigeants de pays africains attendue en Russie pour juin ou juillet.

Le Vatican a de son côté annoncé samedi que le pape François avait confié une mission de paix en Ukraine à Matteo Zuppi, cardinal de la communauté Sant'Egidio connue pour son travail au service de la diplomatie.







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