Donald Trump entraîne le Parti républicain dans sa chute: le scénario de 2016 se répète
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Le progrès n’est pas le changement, mais la capacité à se souvenir. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter, affirmait George Santayana.
Les mots du célèbre philosophe semblent avoir été couchés sur le papier pour le Parti républicain de 2023.
Déjà trop de candidats
Je me souviens encore de ma réaction amusée lorsque Donald Trump descendait l’escalier roulant de la Trump Tower pour annoncer sa candidature à l’élection 2016. Je reconnaissais là la «manière Trump», profiter d’un maximum de publicité gratuite avant d’abandonner la course pour retourner à ce qu’il fait de mieux: se donner en spectacle.
Pour le spectacle, j’avais raison, mais rien ne nous préparait aux retombées d’une course complètement folle pendant laquelle on retrouverait jusqu’à 17 candidats!
La suite de l’histoire, vous la connaissez. Incrédules devant la ferveur du noyau dur des partisans de Trump, mal conseillés ou trop orgueilleux, trop de candidats se sont accrochés au-delà du raisonnable, divisant le vote et permettant au futur 45e président de cumuler les victoires pendant les primaires.
Le Parti républicain et les stratèges savent qu’ils doivent éviter ce scénario et pourtant le nombre de candidatures augmentera de deux cette semaine. Vendredi dernier, c’est le sénateur Tim Scott qui officialisait sa participation et on s’attend à ce que Ron DeSantis fasse de même dans les prochains jours.
À ces deux nouveaux joueurs, il faut ajouter les noms de Nikki Haley, Ryan Binkley, Larry Elder, Asa Hutchinson, Perry Johnson, Vivek Ramaswamy et, bien sûr, Trump.
Déjà neuf candidatures et on croit que Mike Pence plongera dans la mêlée alors que des figures connues comme Greg Abbott, Chris Sununu, Glenn Youngkin et Kristi Noem sont en mode réflexion. C’est définitivement trop.
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Trump ne peut plus gagner
Dimanche, le sénateur républicain de la Louisiane, Bill Cassidy, a osé dire ce que de plus en plus de républicains pensent sans le reconnaître publiquement. Interrogé par Jake Tapper dans le cadre de l’émission State of the Union, il a lancé: «I don’t think Trump can win the general election». L’ancien président perdrait contre Biden.
Malgré la loyauté de sa base, Donald Trump n’est plus en mesure de gruger des votes ailleurs au sein de l’électorat. Trop d’électeurs sont fatigués du cirque perpétuel et n’entendent pas le récompenser pour un nombre record de poursuites judiciaires graves ou très graves.
Il reste encore quelques mois avant le début des primaires, mais les stratèges du parti devront réagir vite pour identifier qui on devrait favoriser face à Trump tout en espérant que les autres cèdent le chemin.
La formation républicaine ne manque pas de candidat.e.s en mesure de désarçonner Biden. Les DeSantis, Haley et surtout Tim Scott pourraient faire très mal au président sortant, mais ils doivent d’abord éviter de faire le jeu de Donald Trump.