Michael Sabia revient au Québec à la tête d’Hydro-Québec

Le suspense est terminé. Le gouvernement a choisi Michael Sabia pour occuper la plus haute chaise d’Hydro-Québec. Celui qui succède à Sophie Brochu à titre de PDG a d’énormes défis devant lui.

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Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin

Michael Sabia a dirigé la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2020. C’est lui qui a lancé le projet du Réseau express métropolitain. Il a ensuite occupé le poste de directeur de la Munk School of Global Affairs & Public Policy de l’Université de Toronto, avant d’être nommé sous-ministre dans le ministère des Finances de Chrystia Freeland. 

Rappelons que Sophie Brochu a quitté son poste le 11 avril dernier. C’est Pierre Despars qui est actuellement le PDG intérimaire d’Hydro-Québec.

L’entourage du ministre Fitzgibbon avait pourtant répété à plusieurs reprises que le candidat proviendrait du milieu de l’énergie, et que «ça prend quelqu’un qui connaît toute la panoplie des énergies renouvelables», mais le gouvernement s’est finalement rabattu sur l’homme d’affaires qui a aussi été PDG de BCE (Bell) entre 2002 et 2008.

Des défis énormes

Des défis énormes attendent le successeur de Sophie Brochu. 

D’abord, Hydro-Québec se dirige vers une pénurie d’électricité, du moins si Québec tient à ses objectifs de décarbonation et d’électrification de la province. Pierre Fitzgibbon a récemment mentionné que le chiffre de 100 TWh, qu’on entend souvent comme étant la cible de besoin d’Hydro-Québec d’ici 2050, ne tenait plus la route et qu’il n’avait «aucune idée» des besoins réels d’Hydro.

Aussi, les délais de branchement ne cessent de s’accroître dans la province, et le réseau électrique est de plus en plus fragile face aux intempéries. Ajoutons à cela une pénurie de main-d’œuvre – notamment chez les ingénieurs, des hausses de tarifs contestées par certains clients (dont les PME) ainsi qu’une stratégie d’exportation qui ne fait pas l’unanimité. Michael Sabia aura donc du pain sur la planche.

Parcours à la Caisse

Lorsqu’il était arrivé à la tête de la CDPQ en 2009, Michaël Sabia avait trouvé une institution en pleine tourmente qui venait de perdre 40 G$ l’année précédente, soit un rendement négatif de 25%, en raison de ses placements dans les papiers commerciaux qui se sont écroulés en 2008.

Or, sous son égide, les actifs de la CDPQ sont passés de 120 à 326 G$.

«C’est un homme de finances, de gestion, qu’on dit être un des plus travaillants. Les gens qui ont travaillé disent “Michael, c’est l’homme le plus travaillant qu’on ait croisé”», a affirmé Mario Dumont.

Le conseil du patronat s’est réjoui de cette nomination. «Michael Sabia est un choix judicieux pour reprendre les rênes d’une société en pleine transformation. Nul doute qu’il saura répondre aux défis actuels et futurs de l’organisation. Bravo pour votre nomination et au plaisir de collaborer avec vous!», a commenté l’organisation.

De son côté, le responsable des dossiers de l’Énergie chez Québec solidaire, Haruon Bouazzi, a dit espérer «que M. Sabia concentrera ses efforts à réussir la transition énergétique» et lui a lancé le défi de témoigner en commission parlementaire pour présenter sa vision pour Hydro-Québec.

Qui est Michael Sabia?

• Michael Sabia, 69 ans, s’est forgé une réputation chez nous en dirigeant la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2020.
• Né en Ontario d’un père chirurgien et d’une mère ayant été animatrice de radio, M. Sabia a entamé sa carrière au ministère fédéral des Finances à Ottawa dans les années 1980.
• Il a occupé plusieurs rôles importants, dont celui de directeur financier, pour le Canadien National (CN) de 1993 à 1999. Au cours de ces années, il a aussi contribué à la privatisation de la compagnie.
• L’homme d’affaires a par la suite été dans la haute direction de Bell Canada jusqu’en 2008. Il avait d’ailleurs fait les manchettes à l’époque pour avoir reçu 21 M$ de son ancien employeur lors de son départ. 
• Michael Sabia, bachelier en économie et en politique de l’Université de Toronto, est marié avec Hilary Pearson, soit la petite-fille de l’ancien premier ministre du Canada, Lester Pearson.

- En collaboration avec l'Agence QMI et QUB Radio