«C'est un désastre»: des citoyens et le maire de Sainte-Thérèse dénoncent des «coupes à blanc» du CP
Des arbres matures qui agissaient souvent comme une barrière naturelle entre le chemin de fer et des maisons ont été rasés au cours des dernières semaines
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Le maire de Sainte-Thérèse et des citoyens dénoncent les «coupes à blanc» d’arbres matures par le Canadien Pacifique (CP) près de son chemin de fer et demandent au fédéral d’intervenir afin qu’elles cessent immédiatement.
«On est extrêmement choqués. On veut que l’hémorragie arrête. On le fait pas juste pour nous, mais pour tout le Canada», s’indigne le maire de Sainte-Thérèse, Christian Charron.
Ce dernier a été informé il y a près d’un mois par des citoyens que des arbres parfois «vieux de 50 ans» qui agissaient souvent comme une barrière entre des cours de maison et le chemin de fer appartenant au CP subissaient des «coupes à blanc».
«C’est un désastre! C’est n’importe quoi ce qu’ils ont fait», dénonce Sylvain Duhamel, dont la cour arrière donne sur le chemin de fer, en montrant du doigt la vue dégagée par les dizaines d’arbres coupés et les restes que le CP a laissés derrière chez lui et plusieurs de ses voisins.
Chantal Papineau, une voisine, est également en colère contre le CP.
«Depuis qu’ils ont coupé les arbres, c’est tellement sale dans ma cour. Les feuilles filtraient la poussière quand le train passait et il y avait moins de bruit. Maintenant, c’est comme si le train passait dans ma cour.»
«On ne comprend pas les motifs»
Après avoir été avisé de la situation, le maire de Sainte-Thérese est allé rencontrer les employés du CP lors d’une des opérations de coupe des arbres.
«Ils m’ont dit qu’ils étaient là pour couper [tous les arbres] au complet. Ils [les employés] m’ont dit que je faisais de l’ingérence et ont menacé d’appeler la police du CP», raconte M. Charron.
Le maire a ensuite dû écrire une lettre en anglais à un responsable situé à Calgary pour tenter d’obtenir des explications.
«Ils me disent: “on le fait pour la visibilité et la sécurité”.» Mais cette réponse est loin de le satisfaire étant donné la présence de ces arbres depuis des décennies. «On ne comprend pas les motifs», résume-t-il.
Selon lui, le CP a interrompu pendant un mois son opération d’abattage d’arbres à Sainte-Thérèse, mais aurait l’intention de revenir pour «terminer le travail.»
«Si ce que vous faites ici, vous le faites à travers tout le Canada, vous allez couper combien... 500 000 arbres? C’est irresponsable et on ne tient pas compte de l’environnement», poursuit l’élu municipal.
Par courriel, le CPKC s'est défendu en faisant valoir que la coupe de ces arbres fait partie de sa «gestion régulière de la végétation» et qu'il s'agit d'une exigence réglementaire en vertu du Règlement concernant la sécurité de la voie ferrée de Transports Canada.»
Cela «permet de prévenir les risques pour la sécurité, tels que la réduction de la visibilité des signaux ferroviaires ou le risque de chute d'arbres et de branches sur les voies ferrées ou les propriétés adjacentes», a indiqué la porte-parole Stacy Patenaude.
Le ministre interpellé
Le maire a fait appel à la députée bloquiste Louise Chabot pour interpeller le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, afin de faire cesser cette pratique.
«Y aller de façon cavalière en décidant de ne pas se casser le pompon, ce n’est pas digne d’un bon citoyen corporatif», résume Mme Chabot. On espère que le ministre va intervenir auprès du CP.»
Interpellé par le Journal, le cabinet du ministre Alghabra s'est déresponsabilisé du problème.
«Transports Canada n’est pas propriétaire de l’infrastructure sur laquelle opère le CP. Toutes les plaintes doivent donc être adressées à l’Office des transports du Canada», a déclaré sa directrice des communications et des enjeux, Valérie Glazer. « La sécurité ferroviaire est d’une importance primordiale pour notre gouvernement», a-t-elle ajouté.
