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Brian Skrudland compatit avec Jonathan Huberdeau

«Je comprends parfaitement ce qu’il vit présentement»

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Photo d'Archives, NHLI via Getty Images

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Vous trouvez qu’il y a un bail que le Canadien n’a pas gagné la coupe Stanley? Dites-vous que les partisans des Panthers, beaucoup moins nombreux, on s’entend, ont dû patienter presque aussi longtemps pour revoir leurs favoris atteindre la finale.

«Ça a été beaucoup trop long. Et ça a été beaucoup trop long avant qu’ils ne soient simplement dans le portrait des séries», a lancé Brian Skrudland, en entrevue téléphonique avec Le Journal de Montréal.

Ancien joueur du Canadien, Skrudland était le capitaine des Panthers lorsque ceux-ci ont atteint la finale pour la seule autre fois de leur histoire, au printemps de 1996.

«Je suis tellement content pour cette concession. Je ressens de l’excitation pure, a lancé Skrudland, installé à Calgary depuis plusieurs années.

Directeur du développement des joueurs de 2010 à 2016, Skrudland a travaillé à l’éclosion d’Aleksander Barkov, d’Aaron Ekblad et de Jonathan Huberdeau.

D’ailleurs, bien que Skrudland jubile à l’idée de revoir les Panthers en finale, il dit compatir avec Huberdeau, échangé l’été dernier dans la transaction impliquant Matthew Tkachuk.

«Je ressens un peu de chagrin pour Huberdeau. Je comprends parfaitement ce qu’il vit présentement.»

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Photo AFP

Près de la fin du monde

Échangé du Canadien aux Flames en janvier 1993, Skrudland avait regardé, assis dans son salon, ses anciens coéquipiers soulever la coupe Stanley le 9 juin de la même année.

«On se dit que ce n’est pas la fin du monde, mais au moment où ça arrive, c’est pas mal ce qui s’en rapproche le plus.»

Ce qui est encore plus choquant pour le Québécois, c’est qu’il a contribué activement à ramener une culture gagnante dans le sud de la Floride.

«[MacKenzie] Weegar [impliqué dans la même transaction] et lui peuvent quand même retirer de la fierté du travail qu’ils ont accompli. Ils ont participé à ramener une culture gagnante en Floride», a soutenu Skrudland. 

Peu de similitudes

Un peu à l’image des Panthers de 1996, personne ne s’attendait à voir la troupe de Paul Maurice atteindre la ronde ultime. 

«C’est pas mal la seule similitude entre les deux équipes. Ça et le gardien. John Vanbiesbrouck avait été le grand responsable de notre présence en finale. Sergei Bobrovsky fait un peu la même chose.»

Puisqu’ils n’en étaient qu’à leur troisième saison d’existence et que les règles du repêchage d’expansion étaient loin d’être aussi avantageuses qu’aujourd’hui, les Panthers étaient majoritairement composés de joueurs de soutien et de plombier.

«Nous n’avions pas de [Matthew] Tkachuk, un joueur intelligent qui a tout ce qu’il faut. Nous n’avions pas non plus de [Aleksander] Barkov. C’est quand les Panthers l’ont repêché que les choses ont commencé à changer. Il est devenu une supervedette.»

Et aujourd’hui, les Panthers semblent enfin avoir une base solide. Disons qu’à ce niveau, leurs partisans n’ont jamais été réellement gâtés. Après la présence en finale de 1996, les Panthers ont participé aux séries éliminatoires seulement quatre fois en 22 ans.

Scott Mellanby à lorigine de la tradition des rats

Aleksander Barkov devait faire gaffe. Le trophée Prince-de-Galles en main, il a dû traverser la patinoire en s’assurant de ne pas mettre le patin sur l’un des rats en plastique projetés sur la patinoire par les partisans.

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Getty Images via AFP

Au-delà de la témérité du capitaine des Panthers, qui défiait ainsi le destin d’une façon aussi téméraire que s’il était passé sous une échelle ou que s’il avait croisé un chat noir un vendredi 13, Brian Skrudland y a vu un sympathique clin d’œil à l’équipe de 1996.

Car c’est au cours de cette saison de 1995-1996, dans une scène digne d’une pièce de théâtre d’été de Gilles Latulippe, qu’est née cette tradition.

«On était dans le vestiaire, sur le point de sauter sur la glace, quand on s’est mis à entendre crier: “Il y a un rat! Il y a un rat!” Pendant que plusieurs gars sautaient sur les bancs, Scott Mellanby et moi, nous nous sommes placés face à face dans l’espoir de le coincer», a raconté Skrudland.

Sentant la soupe chaude, le rat a d’abord réussi à s’enfuir avant de réapparaître. Cherchant de nouveau une sortie, il s’est mis à courir le long du mur jusqu’à ce qu’il s’approche de Mellanby.

«Quand le rat est arrivé près de lui, Scott lui a réservé un tir sur réception. Le rat a traversé le vestiaire avant d’aller s’écraser contre le mur. Il est mort sur le coup», a-t-il poursuivi.

Un «rat trick»

L’histoire en serait sans doute demeurée là si Mellanby n’avait pas conclu la soirée avec deux buts. «Un rat trick», a lancé Skrudland, ajoutant que l’histoire est rapidement sortie dans les journaux créant un certain buzz.

«En même temps, ce n’était pas le seul rat dans le coin. Dans les environs du Miami Arena, il devait y en avoir trois millions!»

Les Panthers, qui n’en étaient qu’à leur troisième saison, venaient tout de même de trouver, sans le savoir, l’élément qui allait souder les joueurs et rallier les partisans à leur cause.

D’ailleurs, la tradition avait pris des proportions énormes au cours des séries éliminatoires. Après chaque but des Panthers, les mammifères en plastique jonchaient la glace du Miami Arena par centaines.

«Je me souviens de Patrick Roy, caché dans son filet pour éviter d’en recevoir sur la tête, quand on a fini par marquer un but contre lui», a raconté son ancien coéquipier avec le Tricolore.

Sauf que c’est lui qui a eu le dernier mot, remportant la finale en quatre matchs.

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