« Ça a privé ben du monde »: des aînés dénoncent la fin de leurs minibus de la STM
Les dix lignes de minibus pour aînés de la STM sont suspendues depuis plus de trois ans
Coup d'oeil sur cet article
Des aînés sont fâchés que la Société de transport de Montréal ait profité de la pandémie pour mettre la hache» dans les Navettes Or, des lignes d’autobus qui leur étaient destinées et dont la reprise de service reste indéterminée.
• À lire aussi: «J’ai abandonné. L’autobus, c’était juste trop long» : une militante pour le transport en commun se tourne vers la voiture
• À lire aussi: Voyez comment la pandémie a fait baisser les services à la STM
«La pandémie, c’était un prétexte pour mettre la hache dedans», lance le président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) d’Ahuntsic–Saint-Laurent, Jean-Paul Lahaie.
Les dix Navettes Or de la STM destinées aux aînés de la métropole ont été suspendues pendant le premier confinement de mars 2020, quand la pandémie a commencé.
Plus de trois ans plus tard, les lignes sont toujours sur le site Internet de la STM, l’horaire indique que le service est «suspendu indéfiniment».
Des données obtenues par Le Journal en vertu de la Loi sur l’accès à l’information confirment que les autobus qui effectuaient un total de 90 trajets en semaine ont été coupés.
Des arrêts, mais pas de service
«Pour nous, c’est une perte de service», lâche M. Lahaie, qui affirme ne pas avoir eu de réponse claire quant à l’avenir du service de la STM depuis trois ans.
Jacques Roussy, 71 ans, prenait la Navette Or pour se rendre à la clinique médicale et à la pharmacie avant de l’utiliser pour faire ses courses à la Place Vertu. Il estime que plusieurs locataires de la résidence Rosalie-Cadron aimeraient ravoir le service de la STM, de même que les résidents des Habitations à loyer modique (HLM) des alentours.
«L’enseigne est toujours là, mais il n’y a plus d’autobus qui passe», déplore-t-il.
Monique Jutras, 78 ans, et Françoise Lavallée, 80 ans, abondent dans le même sens : elles sortent moins depuis que la Navette Or n’est plus en service.
«Ça prive ben du monde. On prenait la navette régulièrement pour aller faire nos commissions à Côte-Vertu, aller magasiner», explique Mme Lavallée. «Là, on est obligés de marcher», lâche-t-elle.
Le bus la déposait directement devant le centre commercial de la Place Vertu, ce qui faisait en sorte qu’elle n’avait pas à marcher avec sa canne à travers le stationnement.
Le trajet, qui prenait une vingtaine de minutes avec la Navette Or, prend maintenant plus d’une heure, puisqu’il faut prendre un autobus jusqu’au métro, puis un autre autobus.
« Il y avait une clientèle pour ça»
Selon le Syndicat des chauffeurs d'autobus, opérateurs de métro et employés des services connexes, c’est bel et bien la fin.
«Il y avait une clientèle pour ça. La STM a préféré les abandonner, sous prétexte qu’ils n’étaient pas utilisés plus qu’il faut, ce qui est complètement faux», explique le président Pino Tagliaferri, selon qui les minibus ont été transférés du côté du transport adapté.
La STM se montre plus floue
«Nous sommes à revoir la façon dont nous présentons notre offre de service bus à nos clients pour faciliter leur compréhension et contribuer à son attractivité. Nous ferons une annonce à l’automne en ce sens», explique par courriel une porte-parole, Isabelle Tremblay.