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Logiquement, Québec solidaire devrait avoir 3 «chefs»...

Logiquement, Québec solidaire devrait avoir 3 «chefs»...
PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI (TOMA ICZKOVITS)

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Pour tout autre parti, on parlerait de « course à la chefferie ».

Mais Québec solidaire se distingue sur ce plan. Aux yeux du Directeur général des élections, QS a un « chef » officiel, Nicolas Chatel-Launay. Ce très sympathique ex-candidat QS (en série), il s’occupait des journalistes dans les autobus, lors de la campagne de 2022. Sa position n’est pas sans rappeler celle du roi Charles III : il « règne, mais ne gouverne pas ».

Les chefs véritables de QS sont évidemment deux « co-porte-parole », actuellement, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé : porte-parole homme et porte-parole femme.

Cette dernière a annoncé récemment qu’elle entendait quitter ce poste.

Jusqu’à maintenant, plusieurs femmes songent à prendre la relève. Ruba Ghazal, députée de Mercier, circonscription « historique » de QS, a annoncé sa candidature. Deux autres concurrentes potentielles sont en réflexion : Émilise Lessard-Therrien (ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue) et Christine Labrie (Sherbrooke).

Avec ces trois candidates, la course au « co-porte-parolat », qui commencera le 26 août, serait assurément palpitante.

Mais elle pourrait l’être encore plus si une personne non binaire – bref qui ne s’identifie à aucun des deux genres « traditionnels » – aspirait à devenir co-porte-parole.

On sait à quel point, dans la gauche dite « intersectionnelle », dominante dans la base de QS, on aime critiquer les limites de la binarité homme-femme. Mais « quand les statuts ont été rédigés en 2006-2007, ces enjeux n’étaient pas aussi présents », chuchotait-on dans l’entourage des deux co-porte-parole, hier.

C’est pour cela que, dans les conseils nationaux et les congrès du parti, un troisième microphone est apparu, à côté des micros « femme » et « homme », il y a quelques années : le micro « autre ».

Dans le programme de QS, on promet de défendre les Principes de Yogyakarta (ou Jogjakarta), rédigés par des juristes internationaux (dont la Canadienne Louise Arbour). Le 3e stipule que « personne ne sera soumis à de la pression pour dissimuler, supprimer ou nier son orientation sexuelle ou son identité de genre ».

Un gouvernement QS modifierait aussi l’identification du sexe d’une personne, dans l’état civil, par exemple, par « l’ajout d’une troisième catégorie pour les personnes ne s’identifiant ni comme homme ni comme femme ».

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Théorique ?

Pourtant, le 16 mai, quand j’ai soulevé la question au service des communications de QS, j’ai senti une exaspération face à cette question considérée comme purement théorique.

« Il n’y en a pas de candidat non binaire ! » martelait Stéphanie Guèvremont de QS au bout du fil. Et si ça produisait ? « On trouverait une manière. » En ajoutant un troisième co-porte-parole ? « Non, les statuts disent qu’il n’y en a que deux. »

La question a surgi en point de presse hier. Manon Massé sembla agacée, mais se montra très ouverte : « S’il y a des personnes non genrées qui veulent se présenter, bien, que ces personnes-là le fassent, et ça va nous faire cheminer ! » Elle n’excluait pas un changement dans les statuts du parti.

Pour paraphraser une ancienne pub de lait : deux co-porte-parole, c’est bien ; mais trois, c’est mieux, non ?

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