Un entrepreneur qui a disparu avec les dépôts de ses clients accusé de fraudes
L’homme de 48 ans aurait lésé 14 personnes qui avaient fait appel à ses services
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Un entrepreneur des Laurentides qui aurait escroqué près d’une quinzaine de clients pour plusieurs milliers de dollars, en se sauvant avec des dépôts sans terminer ses travaux, a été accusé de fraude, jeudi.
«J’ai été naïve. Mais c’était difficile de savoir que c’était une fraude», témoigne Sonia Vallée, 72 ans, qui se serait fait subtiliser environ 8000$ par Martin Dionne.
«J’ai passé un an, avec un bébé naissant, sans cuisine. Ça démontre à quel point c’est un personnage odieux», ajoute avec désarroi une dame qui désire taire son identité, et qui fait elle aussi partie des victimes alléguées de l’entrepreneur de 48 ans.
Celui-ci a comparu jeudi au palais de justice de Saint-Jérôme.
Il est accusé d’avoir, par la supercherie, le mensonge ou autre moyen dolosif, floué 12 personnes pour un montant de plus de 5000$, et deux autres pour des montants inférieurs, entre 2020 et 2021.
Un «beau-parleur»
En cumulant les pertes de ses 14 victimes, Dionne aurait empoché une rondelette somme de près de 300 000$, selon nos informations.
Le résident de Brébeuf, dans les Laurentides, aurait usé de son stratagème frauduleux sous plusieurs noms, avec différentes entreprises à numéros.
Ses victimes auraient notamment fait affaire avec lui par l’entremise de Cuisine et salle de bain Mont-Tremblant inc. et de Cabanon Laurentides.
Elles proviennent de Laval, Mont-Tremblant, Saint-Faustin–Lac-Carré, Lac-Supérieur, Amherst, Nominingue et Rivière-Rouge.
Selon plusieurs témoignages de victimes recueillis par Le Journal, Dionne, décrit comme un «beau-parleur», se serait toujours présenté de manière professionnelle.
«Il était propre, il parlait bien. Il avait une belle voiture», détaille Mme Vallée, qui considère avoir tiré une amère leçon de cette expérience frustrante.
L’entrepreneur aurait aussi pris le temps d’effectuer des estimations, de prendre des mesures et de parler des projets avec chacun de ses clients.
Cuisines en ruines
C’est par la suite que les choses se gâtaient.
«Il faisait signer des contrats, encaissait des dépôts et ne finissait pas les travaux», résume le sergent Marc Tessier, porte-parole à la Sûreté du Québec.
«J’ai signé un chèque de 5000$, et puis je ne l’ai plus revu. Il avait toujours toute sorte de raisons [de contretemps]», affirme Alain Leblanc, 65 ans, ancien propriétaire d’un cabinet de services financiers. «Je me suis fait enfirouaper bien raide.»
«Mon erreur, c’est que je n’ai pas vérifié sa licence à la Régie du bâtiment du Québec, poursuit-il. Il n’en avait pas.»
«Pour moi, c’était juste quelques milliers de dollars, mais pour certains, on parle de près de 20 000$, pour une cuisine. C’est de l’argent», s’attriste une autre victime, qui a aussi requis l’anonymat.
Certains clients se seraient retrouvés coincés avec des cuisines entièrement démolies, sans nouvelles de Dionne. Il aurait été difficile pour eux de trouver âmes charitables pour reprendre les travaux bâclés par la suite.
Dionne a finalement été arrêté en février 2022.
Les autorités s’attendent à ce que d’autres clients lésés portent plainte à la suite de la médiatisation de ces accusations.
Son dossier reviendra devant le tribunal en juin prochain.