Des ratés pour un examen ministériel de français à l’écran
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La transition vers des examens de fin d’année à l’écran est bel et bien amorcée, mais elle connaît aussi des ratés: une centaine d’élèves de cinquième secondaire de la région de Québec ont refait leur épreuve ministérielle d’écriture lors d’une séance de reprise, après avoir subi les contrecoups de problèmes informatiques.
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Au centre de services scolaire des Premières-Seigneuries, une panne informatique a chamboulé l’épreuve d’écriture qui s’est déroulée en même temps pour tous les élèves de cinquième secondaire de la province le 4 mai.
«Il ne s’agit pas d’un problème généralisé, mais bien d’un incident local», précise Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de l’Éducation.
Le système informatique a «planté» moins d’une heure après le début de l’épreuve, a raconté un enseignant au Journal. Un de ses élèves, qui en était à sa conclusion, a perdu tout ce qu’il avait rédigé. Des élèves ont terminé l’épreuve sur papier, d’autres à l’écran lorsque le logiciel a été rétabli environ une heure avant la fin du temps alloué. Un quart d’heure supplémentaire a été attribué aux élèves à la fin de la période. «Plusieurs étaient dépités en sortant, certains les larmes aux yeux», raconte l’enseignant.
Puisque des élèves «se sont sentis lésés» malgré le surplus de temps accordé, le ministère de l’Éducation leur a proposé de faire un examen de reprise. Environ 100 élèves sur les 368 touchés par l’incident ont décidé de refaire l’examen le 10 mai.
La panne est survenue parce que le système de sécurité du fournisseur «a bloqué l’accès à sa plateforme en raison d’une trop grande quantité de requêtes, malgré le travail de préparation et d’anticipation réalisé», indique M. St-Louis.
Selon les règles du ministère, les élèves qui utilisent un outil numérique tout au long de l’année scolaire, comme c’est le cas aux Premières-Seigneuries, peuvent passer leurs épreuves ministérielles à l’écran s’ils le souhaitent.
Le passage aux examens à l’écran est justifié, selon une autre enseignante de français avec qui Le Journal s’est entretenue, mais il doit être mieux préparé, affirme-t-elle: «Je crois qu’il faut aller vers ça, on est rendu là. Mais on dirait que l’on construit quelque chose sur des charpentes qui sont très faibles.»
La rédaction d’une épreuve d’écriture au clavier est beaucoup plus «efficace» en raison de l’accès au dictionnaire numérique, ajoute l’enseignante qui y voit une «iniquité totale» pour les élèves qui utilisent plutôt le crayon et le dictionnaire papier.
Le ministère de l’Éducation a déjà répondu à des critiques semblables en affirmant que l’utilisation du dictionnaire numérique ne représente pas un avantage pour les élèves, selon une étude.