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Les enfants du Québec, pris en otage par un ministère de l’Éducation où rien ne va plus

Un grand ménage s’impose au ministère de l’Éducation
Photo Stevens LeBlanc Un grand ménage s’impose au ministère de l’Éducation

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La durée de vie moyenne d’un ministre de l’Éducation au Québec est de 2 ans et demi. 

À la lecture du rapport de la vérificatrice générale, on comprend pourquoi.

La très grande majorité des suppléants ne sont pas qualifiés pour enseigner, qu’il n’y a aucun plan global pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre. Et la formation continue? Oubliez ça, on ne peut libérer les profs par manque de remplaçants!

Si un PDG gérait son entreprise comme au ministère de l’Éducation, il ferait faillite ou serait mis à la porte.

Au ministère de l’Éducation, comme au royaume des aveugles, les borgnes sont rois!

Bernard contre Goliath

Face à un tel constat, les réformes du ministre Bernard Drainville peuvent-elles suffire?

Certes, il va serrer la vis aux Centres de services scolaires, mettre en place un plan pour avoir des données fiables et espérer que son Institut national d’excellence en éducation se chargera enfin de veiller à la qualité de l’enseignement et la formation.

Sa voie rapide vers le brevet semble la seule solution à court terme pour la qualification rapide de milliers de professeurs.

Et que dire des aides à la classe qui sont attendues avec impatience.

Des solutions terre à terre bienvenues dans un monde normal. Mais le système d’éducation au Québec est davantage digne des méandres du Vatican.

Il y a les papes de l’inertie, les cardinaux de la pédagogie, les évêques de l’inclusion, les prêtres de la réussite et les sacristains des conventions collectives.

Imaginez, pour tirer ses conclusions sur la pénurie d’enseignants, la vérificatrice générale a dû elle-même colliger des données qui existaient déjà au ministère. Quoi? Les fonctionnaires ne s’étaient jamais posé la question?

Triste vérité, la «machinE» est pire que celle de la Santé. On rêve de voir l’organigramme de l’Éducation. Parions qu’il ne s’agit pas d’un mammouth mais d’un mastodonte!

  • Écoutez la rencontre Latraverse-Dumont avec Emmanuelle Latraverse au micro de Mario Dumont via QUB radio :

Le bon diagnostic

Et si Bernard Drainville, réalité politique oblige, tentait de traiter le symptôme plutôt que le mal?

Quand les annexes des conventions collectives sont presque plus longues que l’entente principale.

Quand les directives ministérielles deviennent des band-aid sur une plaie ouverte.

Quand une classe entière doit régulièrement s’enfuir à la bibliothèque à cause d’un enfant en crise.

Quand les jeunes enseignants sont abandonnés dans un système dysfonctionnel.

Quand les élèves des écoles privées ont deux fois plus de chances d’accéder aux études collégiales que ceux des écoles publiques.

Quand à peu près tout le monde, en privé bien sûr, s’entend pour dire que notre système a trahi les idéaux de la réforme Parent.

Quand ça n’a plus de bons sens, est-ce que vraiment 8 priorités et un minimum d’imputabilité pour les commissions scolaires vont suffire?

Bernard Drainville espère que Oui. Il n’a pas le choix.

Or, même la vérificatrice générale semble en douter. Surtout quand elle déplore l’absence d’un plan qui mobilise l’ensemble du réseau de l’Éducation.

On comprend que le ministre est allergique à l’idée d’une grande messe collective comme des États généraux sur l’éducation.

Mais il devra trouver comment mettre fin aux guerres de Chapelles qui prennent nos enfants et leur avenir en otage.

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