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Bip! Bip! Bip! Attention, la CAQ recule (encore)

Quebec
Photo Stevens LeBlanc

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Un coup de volant nationaliste, un coup de volant fédéraliste, un coup de volant affairiste : difficile de rouler droit, vers une destination précise, quand on virevolte sans cesse.

Ce « virevoltage » dans tous les sens, ce jonglage de boules en continu, ces triples saltos arrière, c’est le comportement de François Legault depuis quelque temps.

Où vont François Legault et son gouvernement ces temps-ci, si ce n’est partout et nulle part à la fois ?

L’important, ce n’est pas la destination, c’est le chemin, dit un dicton qui tapisse nos médias sociaux, souvent greffé d’une colombe blanche en coin. On semble s’en inspirer à la CAQ.

Essayez de définir la ligne politique du gouvernement présentement. Vers quoi il veut avancer. Pardon, pardon, vers quoi il « continue » ?

Prenez l’immigration.

Cette semaine, on sortait les canons caquistes pour discuter des scénarios hypothétiques sur les seuils d’immigration à venir.

Toute la cabale nationaliste y était : le PM lui-même, Christine Fréchette à l’Immigration et Jean-François Roberge au Français.

Pourquoi tout ce beau monde pour discuter d’hypothèses et de consultations à venir ?

Exode vers le PQ

Car on voulait préparer l’opinion à une hausse des seuils, qu’on n’annonce pas comme telle, car la CAQ craint l’exode de ses électeurs vers le Parti Québécois.

Une hausse, peut-être défendable, mais qu’on n’avait jamais dite et défendue en campagne électorale.

En fait, on était pas mal « ailleurs » par deux fois à la CAQ.

Élection de 2018 : la CAQ faisait campagne sur le thème « En prendre moins, mais en prendre soin ». Il promettait de diminuer les seuils à 40 000 annuellement.

Un an plus tard, il les remontait au seuil d’avant 2018.

Élection de 2022 : François Legault a passé la campagne à faire du judo contre l’immigration.

C’était suicidaire, selon le PM, d’augmenter les seuils.

Maintenant, le gouvernement se dirige vers une augmentation de cesdits seuils.

En quelques mois, donc, l’enjeu de l’immigration est passé d’existentiel pour la nation à un remède pour le déclin du français.

Allez comprendre. Allez voir ce que sera leur position demain.

On est face à un tourbillon d’avance-recule-par-en-avant-par-en-arrière sur un enjeu qui mérite minutie et une ligne politique claire. Qui mérite pédagogie et prudence. Qui mérite stratégie et surtout de la hauteur.

On pourrait dire la même chose sur la hausse des salaires que la CAQ veut adopter.

Dans l’opposition, la CAQ avait essentiellement la même position que ceux qui s’y opposent aujourd’hui, QS et le PQ. Il ne fallait pas le faire en raison de l’austérité libérale, il ne fallait pas le faire sans prendre en compte la rémunération globale des députés, disaient-ils.

Jamais la CAQ n’avait parlé d’une hausse des salaires avant 2022.

Maintenant, on se précipite pour adopter cette hausse avant l’été, quitte à outrepasser les consultations habituelles. Et ne pas répondre aux questions des partis d’opposition.

Allez comprendre.

On pourrait continuer longtemps : le troisième lien, la Louisiane, ses demandes en santé et en immigration au fédéral, la réforme du mode de scrutin...

Réalité politique

À quoi croit François Legault ? Vers quelle destination souhaite-t-il emporter l’avion caquiste ?

Certes, le pouvoir commande de s’ajuster au réel, qui amène parfois des ajustements et des promesses renvoyées aux calendes grecques.

Mais le réel, la CAQ semble l’oublier, c’est aussi ce qu’on a dit et promis.

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