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Entrevue: «J’avais mes cartes de joueurs dans le vestiaire des Penguins» - Patrick Lalime

CHRONIQUE - Rodger Brulotte
Photo fournie par Patrick Lalime L’ancien gardien de but Richard Sevigny et Patrick, à l’âge de 10 ans.

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Patrick Lalime, l’ancien gardien de but de LNH et aujourd’hui analyste de hockey à TVA Sports, est né à l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville, situé à cinq minutes de sa résidence familiale à Saint-Bonaventure. Il a fréquenté l’école primaire à Saint-Bonaventure et fait son secondaire au Collège Saint-Bernard à Drummondville. 

Son père Jacques et sa mère Suzanne ont enseigné à son frère Benoit, à sa sœur Maryse et à Patrick l’importance de respecter les autres et de trouver la solution à un problème.

Patrick a appliqué ce dernier conseil à merveille, car il a joué pour six équipes dans la Ligue américaine et cinq équipes dans la LNH. 

La première fois dans le vestiaire des Penguins tu avais tes cartes des joueurs de hockey.

Premièrement, j’étais un grand collectionneur de cartes de hockey. Deuxièmement, j’étais le dernier choix de la sixième ronde et invité au camp d’entraînement, alors, je me suis dit : « c’est peut-être ma seule chance de faire signer mes cartes de joueurs de Jaromír Jágr et les autres ». 


Est-ce que Mario Lemieux a signé sa carte ? 

J’étais tellement nerveux quand j’ai rencontré Mario Lemieux, mon idole de jeunesse tout comme Patrick Roy, que j’ai oublié de lui faire signer sa carte. Régulièrement, Mario s’approchait de moi pour me demander si tout allait bien et si j’avais besoin de quelque chose. Je n’ai jamais osé lui demander de signer sa carte de joueur.


Joueur par excellence du camp. 

J’ai 19 ans, je concède seulement un but, sélectionné le joueur par excellence du camp par mes coéquipiers, et par la suite, je suis cédé aux ligues mineures. Je devais trouver une solution. Ce fut le début de ma carrière professionnelle qui s’est étalée sur une période de 21 ans, dont 13 dans la LNH.


Ton père était un puisatier

Papa et son frère, Robert, dirigeaient l’entreprise fondée par leur père. Et aujourd’hui, Lalime et Frères, spécialiste en forage de puits d’eau, est dirigée par une troisième génération, mon frère, Benoit. 


Ta mère occupait deux postes.

Maman était la secrétaire de l’entreprise et encore plus important, elle était à la maison pour nous. Mon père était souvent obligé de travailler loin de la maison, alors, c’est maman qui conduisait mon frère, ma sœur et moi à nos activités. 


Une patinoire dans votre cour arrière.

Je gardais mes patins aux pieds pour manger, car j’avais hâte de retourner jouer comme défenseur. La première fois que j’ai gardé les buts dans une ligue organisée, les jambières étaient tellement grandes et attachées trop serrées au tour de mes jambes que j’avais de la difficulté à me relever.


Quand as-tu décidé de garder les buts ?

En série, malgré le fait que j’avais concédé neuf buts, je suis revenu vers mon père avec un gros sourire sur les lèvres pour lui annoncer que je voulais devenir gardien de but à temps plein.  


La Soirée du hockey avec ton papa.

Il n’y avait que trois postes de télévision de langue française. En semaine, je ne pouvais pas écouter le match au complet du Canadien. Cependant, le samedi soir, j’écoutais Claude Quenneville et Gilles Tremblay décrire les trois périodes avec papa à mes côtés.


Tu avais trois emplois d’été à l’âge de 12 ans.

Au salaire de 3,25 $ de l’heure, je travaillais chez Fafard, qui se concentrait principalement sur la production de mousse de tourbe et de terre noire. Nous marchions derrière le tracteur pour ramasser les déchets de bois qui sortaient de la terre noire. Le soir, je triais les concombres qui avaient été cueillis.


Le temps des foins. 

Pour mon troisième emploi d’été, j’étais payé 5 $ de l’heure. Je me vois encore le torse nu en train de faucher les foins et faire le ménage dans la grange. On mettait le foin en botte dans la voiture qui passait. 


Vous faisiez beaucoup de camping en famille.

Papa ne travaillait pas le vendredi, alors les enfants choisissaient le site qui avait des activités. Mes matchs de tennis et de tennis sur table avec papa sont des moments inoubliables. Mes parties de hockey et de balle lente contre les autres villages ont comblé ma jeunesse. 


Trouver des solutions a commencé à l’âge de 16 ans.

J’avais connu un bon camp d’entraînement avec la formation midget AAA de Magog, mais j’étais retranché par la formation et repêché par Amos. Maman était une cachottière.


Pourquoi ? 

C’est seulement après la deuxième fois que les dirigeants d’Amos avaient téléphoné à la maison que Maman m’a dit qu’Amos désirait m’inviter à me joindre à eux. 


Tu as été choyé à Amos.

Nous étions quatre coéquipiers qui demeuraient chez la famille Lord, qui nous considérait comme ses enfants. Nous ne manquions de rien et Dieu sait comment quatre jeunes adolescents mangent.


Encore une fois, tu devais trouver une solution. 

À mon année d’éligibilité au repêchage amateur de LNH, je ne connais pas de succès avec Shawinigan, dans la LHJMQ. Je décide d’aller jouer pour le Louiseville Junior qui m’a échangé à Châteauguay. Cependant, selon les règlements, je ne peux pas être échangé avant le mois de décembre. Résultat, pas repêché par une formation de LNH. 


Quelle a été ta solution ?

Je me suis joint à une formation junior AA à Acton Vale et l’année suivante à l’équipe junior AAA à Châteauguay dirigée par Alain Rajotte. Le réputé entraîneur des gardiens de but François Allaire m’a vu effectuer 56 arrêts dans une défaite. Il m’a recommandé au regretté Gilles Lupien qui est devenu mon agent et je fus repêché par Pittsburgh.  


Tu as pu compter sur ton épouse. 

Mon épouse, Marie-Hélène, est une femme adorable qui a toujours su m’appuyer et surtout m’aider à trouver des solutions. J’ai de merveilleux enfants qui m’ont fait comprendre que la vie continue après une défaite. 


Quelle est la solution après une défaite ?

D’être heureux une fois arrivé à la maison. 

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