Remparts: Jonathan Marchessault n'a pas de rancoeur envers Patrick Roy, «mais il était très difficile», confie-t-il
Jonathan Marchessault ne serait sans doute pas le même joueur aujourd’hui si Patrick Roy n’avait pas été son entraîneur durant ses années juniors. C’est l’attaquant des Golden Knights qui le dit: «Je suis rendu à un point où personne ne peut rentrer dans ma tête.»
«À mon époque, il était très difficile, a pris le temps de se remémorer Marchessault. Pas seulement vis-à-vis moi, mais par rapport à l’équipe en général.»
«Mais surtout vis-à-vis moi! a-t-il vite renchéri. Même après une victoire, il était capable de me garder humble. D’être plate un peu. Ça m’a toutefois aidé à garder la tête froide dans différentes situations.»
«Il voulait que je sois fâché»
Marchessault a été un membre des Remparts de 2007 à 2011. Pendant quatre saisons, donc, il a été dirigé par Roy, qui en était alors à un premier séjour derrière le banc de l’équipe.
Un Roy qui semble maintenant loin de l’entraîneur plus conciliant qu’il voit désormais sur la glace, quand le natif de Cap-Rouge renoue avec ses premières amours le temps de quelques entraînements, une fois ou deux par année.
Émotif, donc divertissant
À l’époque, il «voulait s’assurer que je joue bien, que je sois fâché et que je sois capable d’en donner plus chaque soir pour aider l’équipe à gagner», explique Marchessault.
«Il me voyait un peu comme un leader naturel sur la glace. Le genre de gars qui, quand il a de l’énergie, il en transmet aux autres», analyse-t-il.
À 32 ans, le petit attaquant reconnaît qu’il a parfois eu de la difficulté à concilier avec ce désir de gagner de son ancien entraîneur.
Même si, dit-il, «c’était tellement un coach émotif que c’était quand même divertissant». «On en parlait ensemble, les gars, et on avait quelques fous rires en repensant à ce qu’il avait dit ou fait sur la glace», raconte-t-il.
Aujourd’hui, ils en rient
Mais Marchessault le souligne à gros traits: il ne garde aucune rancœur envers son ancien coach.
Au contraire, même. Depuis ses saisons à Québec, Marchessault et Roy ont joué au golf ensemble. Oui, ils ont parlé de ces années plus «difficiles». «On en a ri», lance-t-il.
«Je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Sur le moment, c’était moins drôle. Mais quand je regarde où j’en suis rendu, ç’a été une bonne affaire.»
Car s’il a connu des campagnes de 71 et de 95 points avec les Remparts, rien ne semblait le prédestiner à connaître une longue et fructueuse carrière dans la LNH.
Jamais repêché, le natif de Cap-Rouge a fait ses classes dans la Ligue américaine avant de finalement faire sa place dans le grand circuit à 24 ans. Il y revendique aujourd’hui 418 points, en 556 rencontres.
«Je suis vraiment reconnaissant envers Patrick, conclut Marchessault, qui nous a d'ailleurs remercié de l'avoir contacté pour parler de son ancien entraîneur, alors qu'il avait pourtant joué un match éliminatoire la veille. Je ne parlerai jamais en mal de lui.»