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Ukraine: le moment de vérité approche

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima, le 21 mai dernier. Photo AFP


Le moment de vérité pour la Russie et pour l’Ukraine approche. De hauts gradés de l’armée ukrainienne affirment maintenant que tous les préparatifs sont prêts pour une grande contre-offensive ukrainienne.

Selon le commandant en chef de l’armée ukrainienne, il ne manquerait plus que l’accord du président Zelensky pour lancer l’attaque.

En attendant, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a annoncé que l’Ukraine devrait reconnaître la nouvelle réalité territoriale du pays, c’est-à-dire accepter que les territoires envahis par la Russie soient désormais russes.

Cette position est évidemment inacceptable pour l’Ukraine. Elle constitue cependant un recul pour la Russie qui voulait jusqu’à récemment conquérir l’ensemble du territoire ukrainien.

Ce recul de la Russie est un signe. Un signe que pour elle la guerre ne peut pas durer encore longtemps au même rythme sans conséquences graves.

Bien entendu, l’abandon de territoires par l’Ukraine ne serait que le prélude à une nouvelle guerre de la Russie contre l’Ukraine, une guerre qui viserait à nouveau l’ensemble de l’Ukraine, quand la Russie aurait reconstitué ses forces.

Contre-offensive déjà amorcée?

Plusieurs analystes se demandent si la grande offensive de l’Ukraine n’aurait pas déjà commencé à travers des opérations de harcèlement des Russes en territoires russes, à Belgorod ou encore à Briansk.

L’objectif de ces attaques pourrait être d’épuiser l’armée russe, en la maintenant sur un pied d’alerte constant, et de l’obliger à diluer ses forces, en multipliant les fronts potentiels d’attaque. À ce propos, les troupes du groupe Wagner, après avoir gagné la bataille de Bakhmout, auraient été divisées sur trois nouveaux fronts.

Pires ennemis de l’Ukraine

Les Ukrainiens ont besoin de victoires décisives dans les prochains mois. Le pire ennemi n’est peut-être pas tant la Russie, mais Donald Trump et une détérioration marquée de l’économie européenne.

Trump raisonne avec une logique de petit comptable, en mesurant les gains et les pertes à très court terme. Il n’a aucune vision d’ensemble à long terme de la politique étrangère américaine. Sa sympathie pour Vladimir Poutine est connue. Sa victoire aux élections présidentielles de 2024 affaiblirait beaucoup la position des Ukrainiens si la guerre devait perdurer jusqu’à ce moment.

Par ailleurs, l’économie de l’Europe montre des signes de ralentissement. Plusieurs dirigeants européens sont nerveux, à commencer par le chancelier allemand, Olaf Scholz, qui a déclaré vendredi que le temps était venu de reprendre contact avec Vladimir Poutine. Comme par hasard, l’Allemagne vient officiellement d’entrer en récession.

Une Europe en récession pourrait être tentée de raffermir ses liens commerciaux avec la Chine. En ce cas, la Chine risque de se retrouver en position de force face à l’Europe. Il est extrêmement probable qu’elle défendrait les intérêts russes contre l’Ukraine.

Bien entendu, le pire n’est pas certain. Trump n’a pas encore remporté les élections présidentielles de 2024 et les perspectives économiques européennes ne sont pas catastrophiques. Mais le temps pourrait être compté pour l’Ukraine.







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