Demi-marathon: un pompier de Laval pulvérise le record du monde en habit de combat complet
Le jeune homme qui voulait amasser des fonds pour les grands brûlés ne verra cependant pas son exploit au livre des records Guinness
Un pompier de Laval a pulvérisé ce week-end le record du monde du demi-marathon en habit de combat complet, avec plus d'une vingtaine de kilos d'équipement sur le dos, dans le but d’amasser des fonds pour les grands brûlés.
«Je voulais le faire pour amasser le plus d’argent possible pour la Fondation», confie fièrement Alexis Dufour, 30 ans, au lendemain de son exploit.
Dimanche dernier, le jeune pompier a participé, comme plus de 6600 coureurs, à la Course des pompiers de Laval, organisée depuis une dizaine d’années déjà.
Il a choisi de prendre part au demi-marathon de 21,1 km. Or, il l’a fait avec son équipement de pompier complet; le casque, le masque, les bottes, la bombonne d’oxygène, le pantalon, le manteau, les gants, la cagoule. Tout y était.
«C’est la première fois que ça se faisait au parcours de Laval», explique le natif de Saint-Eustache, qui s’était entraîné à quelques reprises, mais jamais sur une distance de plus de 11 km.
«C’est quand même 50 lb. Être en mesure de tenir tout ça pendant trois heures, ce n’est pas n’importe qui qui peut faire ça», met en perspective celui qui est dans une forme spectaculaire et qui a bénéficié d’un suivi serré.
Sans marcher
À titre d’exemple, ses bottes pesaient 8 lb, à la fin, avec toute la sueur et l’eau qui s’y était accumulée.
«Les derniers kilomètres, je sentais que ça devenait lourd. J’avais l’impression d’avoir des blocs de béton dans les pieds, illustre Alexis Dufour. Ç’a été un bon défi de continuer. Tout ce que je me disais, c’était de ne jamais arrêter de courir. Je n’ai jamais marché.»
Malgré les crampes, la déshydratation et les difficultés encourues, le pompier n’a pas seulement réussi son exploit de croiser le fil d’arrivée. Il a aussi anéanti le record mondial précédent qui était de 3h21, détenu par le Néo-Zélandais Simon Trye, en terminant, lui, sa course en 2h54.
Malgré son exploit, Alexis Dufour ne verra jamais son accomplissement comptabilisé dans le livre sacré des records Guinness.
«Je n’ai pas été accepté, parce que je devais payer 6000$US pour la validation. Moi, je préférais donner l’argent à la Fondation», dit celui qui a aidé à amasser pour l’instant 12 000$.
«J’ai le droit de dire que j’ai battu le record du monde, mais je ne détiens pas le record Guinness», déclare en riant Alexis Dufour, qui ne s’en fait pas trop avec ce détail futile.
L'appui de sa tante
Par ailleurs, l’athlète de CrossFit avait aussi une source de motivation personnelle pour le pousser à réaliser cette première.
En 1946, un incendie survenu à Saint-Jovite, dans les Laurentides, a causé de lourdes pertes dans sa famille.
«Mes grands-parents ont perdu une fille de 6 ans et ma tante a subi énormément de brûlures, dit-il. Donc, pour ma part, c’était aussi pour aider les prochaines familles à qui ça pourrait arriver que je le faisais.»
Sa tante l’attendait d’ailleurs à la fin de son parcours. Un moment qu’il a qualifié «d’émotif» pour tout le monde.
«En tant que pompier, on est toujours confronté à ça», conclut celui qui a obtenu un congé de quelques jours de la part de ses patrons, pour se remettre de ses courbatures.