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Annonce sur la langue française: où était Jean-François Roberge?



Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est résolu à faire de l’apprentissage et la maîtrise de la langue française dans nos écoles une priorité. Et c’est une excellente nouvelle. Il s’agit de la mesure la plus structurante pour la protection de la langue française et le caractère distinctif de notre nation du gouvernement Legault.  

En effet, le renforcement de la qualité du français enseigné a l’avantage de se faire auprès de l’ensemble des élèves, sans discrimination de la langue de leurs parents ou de celle parlée à la maison. C’est un aveu du gouvernement d’ailleurs que la menace à notre langue, ce n’est pas nécessairement ou uniquement le nombre de personnes qui parlent une langue tierce, qu’elle soit l’anglais ou toute autre langue d’origine, mais la qualité de la langue commune d’usage. 

D’ailleurs, il est surprenant de constater que le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, n’était pas aux côtés de son collègue lors de l’annonce d’hier. C’est curieux, parce que M. Roberge était présent aux côtés de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, il y a quelques jours, lors de l’annonce des consultations en immigration. 

Le ministre Roberge n’étant pas ministre de la Francisation, mais plutôt ministre de la Langue française, on se serait attendu à ce qu’il soit de toutes les annonces et de tous les combats lorsqu’il s’agit de notre langue. Pas uniquement lorsqu’il s’agit de lutter contre les «méchants allophones».

  •  Écoutez l'entrevue avec Bernard Drainville, ministre de l’Éducation et député de Lévis à l’émission de Yasmine Abdelfadel, via QUB radio :

 

On nous dira que l’absence du ministre Roberge à cette annonce n’est qu’un détail et que la défense de la langue française et son renforcement sont une responsabilité partagée auprès de l’ensemble des membres du conseil des ministres, j’en suis. Toujours est-il que le premier ministre a décidé de nommer un ministre en titre de la Langue française qui a officiellement les responsabilités suivantes: «Favoriser l’établissement et le maintien de conditions porteuses d’avenir pour la langue française, en plus de favoriser la connaissance, la protection, la mise en valeur et la transmission du patrimoine linguistique francophone du Québec.»

Est-ce donc un titre honorifique que ce ministère? S’apparente-t-il plutôt au ministère de la Cybersécurité et du Numérique dont le ministre nous disait qu’il avait un rôle-conseil plutôt qu’un rôle exécutif? Difficile à dire. Toujours est-il que symboliquement cette absence peut laisser croire que le rôle du ministre n’est que politique, comme pour agiter l’épouvantail de la louisianisation de temps à autre. 

Bref, l’absence du ministre Roberge à une conférence de presse sur la langue française et son renforcement dans nos écoles, c’est un peu comme l’absence de la mairesse Plante à une conférence de presse sur la mobilité à Montréal. Un peu surréaliste. 







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