La mafia montréalaise change, et pas pour le mieux: ils sont fous, ces Romains!
Mourani

Francesco Del Balso, un mafieux notoire, dont la tête était mise à prix pour avoir commandité la tentative de meurtre de Léonardo Rizzuto, tombe sous les balles près d’un centre sportif, un lundi après-midi, devant témoins.
Depuis la chute de Vito Rizzuto, on a bien vu que la mafia montréalaise allait quelque peu changer, et certainement pas pour le mieux. On a commencé à ressentir les premiers changements lorsque Salvatore Scoppa, un Calabrais, s’est fait descendre, en mai 2019, au Sheraton de Laval, lors de la première communion d’un de ses enfants. Le tireur vide deux chargeurs sur sa cible, entre autres dans la tête, et ce, devant ses enfants. Du jamais vu à Montréal !
Depuis, les fusillades commanditées par des mafieux ne diffèrent plus de celles des gangs de rue. D’ailleurs, plusieurs sont exécutées par des membres de gangs ou des hommes de main des Hells Angels qui ne font pas non plus dans la dentelle.
Finie l’époque des silencieux et des éliminations discrètes, loin du regard citoyen. Maintenant, les tireurs le font à toute heure de la journée et en tout lieu. Fusillades au volant ou à pied. Aucune différence avec les gangs de rue.
Une coche de plus
La débandade ne s’arrête pas à ces fusillades aux yeux et au vu de tous. Elle franchit une autre étape avec l’assassinat, le 16 mai dernier, de Claudia Iacono, membre de la famille Gallo, et à priori, nullement impliquée dans les affaires. Il semblerait qu’elle aurait été ciblée afin de faire passer un message aux Calabrais à la suite de la tentative de meurtre sur Léonardo Rizzuto perpétrée le 15 mai, soit la veille de l’assassinat de Iacono.
- Écoutez la dernière chronique de Maria Mourani au micro de Richard Martineau, disponible en balado sur QUB radio :
S’il s’avère qu’elle a vraiment servi d’exemple, alors le clan sicilien est tombé bien bas. Vito Rizzuto doit se retourner dans sa tombe, car jamais il n’aurait accepté de déroger à cette règle : on ne touche pas aux femmes et aux enfants, surtout s’ils ne sont pas impliqués dans les affaires.
Ma question... Quelle est la prochaine étape ? Les enfants ?
Loin de l’honneur !
Contrairement à ce que le film de Coppola, Le Parrain, a pu vous faire croire, le fameux code dit d’honneur n’est pas toujours respecté. En Italie, la mafia n’épargne pas forcément les femmes et les enfants.
Que ce soit des victimes collatérales ou des cibles choisies, les médias italiens font état d’enfants et de femmes abattus de sang-froid pour punir les pères, par vengeance, pour faire passer un message ou pour se débarrasser d’un témoin gênant. Certes, les enfants ne constituent peut-être pas le plus grand taux des homicides commis par les clans mafieux d’Italie, mais une victime en est déjà une de trop. Ne croyez-vous pas ?
- Écoutez la chronique de Maria Mourani au micro de Benoit Dutrizac, disponible en balado sur QUB radio :
Poussons l’analyse d’une coche. Après les femmes et les enfants, vont-ils s’attaquer aux politiciens, aux juges et aux policiers ? En Italie, plusieurs juges ou politiciens antimafias ne peuvent travailler sans la protection de gardes du corps.
L’avenir nous le dira !