«C’est déjà pas facile pour eux, faut que ça arrête!»: de faux renseignements nuisent aux sinistrés des feux, dénoncent les autorités
De fausses évacuations et de faux feux nuisent notamment au travail des pompiers...
Les autorités de La Sarre, qui accueille une partie des sinistrés de l’Abitibi, dénoncent la désinformation sur les réseaux sociaux, qui fait aussi enrager les évacués et perdre du temps précieux aux premiers répondants.
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«En ce moment, on entend que ça: des fausses informations des villes aux alentours de nous. Ça nuit à tout le monde, surtout aux gens inquiets qui sont loin de leur maison, qu’ils ont dû évacuer», déplore Luc Goudreau, directeur de la prévention des incendies et de la sécurité civile à La Sarre, ville de moins de 8000 habitants qui accueille présentement jusqu’à 800 victimes des feux de forêt en Abitibi-Ouest.
Il précise que de nombreux sinistrés ont par exemple contacté les premiers répondants pour confirmer que la ville de Normétal était bel et bien en feu. Notons qu’aucun incendie n’a été constaté dans cette municipalité au moment de publier ce texte, selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
«Il y a aussi des gens qui font croire qu’une évacuation est en cours dans un village quelconque, alors que c’est faux. Ça fait mal aux gens qui ont des proches ou des maisons là-bas. C’est déjà pas facile pour eux, faut que ça arrête», laisse tomber M. Goudreau, en entrevue avec Le Journal.
En soupirant, le directeur de la prévention des incendies ajoute que les faux renseignements peuvent aussi faire perdre du temps précieux aux pompiers et aux villes, déjà débordés par cette crise.
«N’importe quoi»
Cécile Poirier, employée de la Ville, confie avoir aussi entendu ou lu une tonne de fausses rumeurs depuis que leur municipalité accueille des sinistrés de Saint-Lambert, de Normétal, de Val-Paradis et de La Reine.
«Écoute, je pense que Facebook ne nous aide vraiment pas parce que les gens disent n’importe quoi là-dessus. Souvent, des internautes diffusent de fausses ou de vieilles nouvelles, alors que la situation n’est pas la même parce que ça évolue vite», critique Mme Poirier.
Cette dernière invite plutôt les citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue à consulter les sites Web et réseaux sociaux officiels de leur municipalité pour avoir l’heure juste sur les feux de forêt dans leur secteur.
«On en voit chaque jour, et c’est sûr que ça ne nous aide pas dans la gestion des incendies», note Mme Poirier, tout sourire malgré tout.
Les vents forts inquiètent
Luc Goudreau croit toutefois que le véritable défi pour l’Abitibi-Ouest, au cours des prochains jours, sera de surveiller les forts vents dans la région.
«On ne prévoit pas de pluie avant la semaine prochaine en plus, constate l’expert. On surveille beaucoup la municipalité de La Reine, qui est en état de préalerte. S'ils doivent évacuer, on est prêt à les accueillir et à avoir l’aide de la Croix-Rouge aussi», assure le directeur de la prévention des incendies et de la sécurité civile à La Sarre.
La Santé publique régionale a pour sa part alerté mercredi les citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue que la qualité de l’air se dégrade rapidement en raison des feux de forêt. Senneterre, Lac-Simon, Kitcisakik demeurent les municipalités les plus à risque. À La Sarre, notre représentant a constaté une concentration élevée de particules fines et une forte odeur de fumée.
Selon la SOPFEU, les incendies de forêt les «plus à risque» en Abitibi demeurent à Normétal, Lebel-sur-Quévillon et Saint-Lambert. Une quarantaine de feux étaient toujours hors de contrôle dans cette région du Québec au moment de publier ce texte.