Pistolets fabriqués avec une imprimante 3D: un jeune montréalais accusé de trafic d’armes
Un agent double a coincé la bande de jeunes, dont un qui n’est même pas encore majeur
Un Montréalais à peine majeur qui ferait partie d’une bande de jeunes qui confectionnait et vendait des armes à feu fabriquées avec des imprimantes 3D s’est fait passer les menottes, et la Couronne compte bien le garder détenu pour longtemps.
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«L’arme prend 8 heures à produire. Le modèle “un coup” est petit, mais mortel», aurait affirmé un membre de la bande de jeunes à un agent double qui s’était procuré une de ces armes à feu. Voilà ce qui a mené à l’arrestation la semaine passée de Radwane Hamzi, 19 ans, et sa mise en accusation.
Ce coup de filet de l’Équipe intégrée de lutte au trafic d’armes est le résultat de près de six mois d’enquête, à la suite d’informations provenant du Homeland Security Investigation américain voulant qu’un Canadien se livrait au trafic d’armes imprimées en 3D.
Par un mineur
Selon nos informations, cette personne se cachait sous le pseudonyme «Mrs Potato» et vendait son matériel via l’application Signal pour environ quelques centaines de dollars l’unité.
Rapidement, un agent double a ainsi pris contact avec cette personne. «Mrs Potato», qui s’est avéré être un jeune de 17 ans, lui aurait affirmé être dans la fabrication d’armes à feu imprimées en 3D depuis quelques années, et qu’il travaillait avec une «petite équipe».
Se faisant passer pour un client, l’agent double a effectué un premier achat, dans la région d’Ottawa.
Fait à noter, la bande de jeunes s’était déplacée avec un véhicule loué à Communauto pour aller livrer l’arme dans la capitale canadienne, selon ce qu’il a été possible d’apprendre.
L’enquête s’est ensuite déplacée à Montréal, d’où le groupe serait originaire.
Un deuxième achat a été effectué, permettant d’en apprendre plus sur le stock qu’écoulait la bande de jeunes.
Armes utilisables
Ainsi, les armes disponibles étaient de calibre .22 en modèle «un coup», ainsi qu’une version revolver capable de tirer 6 balles.
Mis à part quelques pièces, tout était fabriqué en plastique avec une imprimante 3D, grâce à des plans trouvés sur internet.
Et selon les tests effectués par les experts en balistique du Laboratoire des sciences judiciaires et médecine légale, les cinq pistolets saisis étaient en condition de tir, bien qu’ils étaient fragiles.
Il n’en fallait pas plus aux autorités pour procéder à l’arrestation des jeunes, dont Hamzi qui est depuis détenu sous 15 chefs d’accusation, notamment de trafic d’armes de fabrication artisanale.
«Nous nous opposons à la libération sous caution», a d’ailleurs fait savoir Me Véronique Warthold de la Couronne, ce mardi au palais de justice de Montréal.
Le dossier de Hamzi reviendra à la cour la semaine prochaine, afin que Me Louis Morena de la défense prépare l’enquête sur remise en liberté.
– Avec Ian Gemme