Un conducteur qui multipliait les infractions sur la route tue un travailleur étranger
Le passager âgé de 29 ans est décédé dans l’embardée à Sainte-Hélène-de-Bagot
Un chauffard multipliant les infractions sur la route et ayant même été arrêté il y a un mois pour vitesse et permis suspendu était derrière le volant lorsqu’une violente embardée a coûté la vie à un travailleur étranger mexicain mardi, à Sainte-Hélène-de-Bagot.
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Vers 5 h le matin, le conducteur âgé de 46 ans a perdu la maîtrise de son véhicule avant de percuter un arbre sur le 2e Rang, en Montérégie.
S’il s’en est tiré avec des blessures mineures, son passager a eu moins de chance. Le décès de José Guadalupe Briano Esparza a été constaté à l’hôpital. L’homme de 29 ans est un travailleur saisonnier originaire du Mexique. Il travaillait pour l’été sur une ferme à Saint-Jude, selon le coroner Me Steeve Poisson.
Depuis le début de l’année 2023 seulement, le conducteur qui habite à Saint-Eugène-de-Grantham s’est fait pincer à trois reprises par la police pour des infractions sur la route et il aurait commis six infractions différentes, selon son dossier consulté par Le Journal.
Il roule trop vite
Un mois jour pour jour avant l’accident, il avait été intercepté dans la municipalité de La Présentation pour avoir roulé 112 km/h dans une zone de 80 km/h et pour avoir conduit avec un permis suspendu.
Toujours en Montérégie, il s’était fait arrêter à Saint-Barnabé-Sud, en janvier, puis à Saint-Jude, en mars, également pour avoir conduit avec un permis suspendu.
En 2019, il s’était entre autres fait intercepter à Saint-Dominique pour avoir roulé 72 km/h dans une zone de 50 km/h, puis à Saint-Jérôme pour ne pas s’être immobilisé à un feu rouge.
Le Journal ne nomme pas le chauffard puisqu’il n’a pas été arrêté et ne fait donc face à aucune accusation criminelle pour le moment en lien avec l’accident mortel en Montérégie. La Sûreté du Québec poursuit son enquête sur les circonstances de l’embardée.
Plusieurs hypothèses sont présentement sur la table, dont la vitesse et la fatigue, a fait savoir la porte-parole Valérie Beauchamp. La sergente n’était pas en mesure de dire si le conducteur avait un permis valide ou non au moment de l’accident.
Pas la première fois
Tôt mardi matin, c’est d’ailleurs le bruit des gyrophares et des voitures de police qui a réveillé David Bouchard, qui habite sur le 2e Rang. Le véhicule qui a fait une sortie de route a abouti directement dans le fossé sur son terrain.
«Ç’a été long avant qu’ils sortent le passager. Les pompiers ont enlevé le pare-brise, coupé une partie du toit, enlevé la porte, détaille-t-il. Quand ils ont réussi à le sortir, ils ont tout de suite mis une couverture blanche dessus, comme s’il était déjà décédé.»
Selon lui, il n’est pas rare de voir des conducteurs «rouler en fou» sur son petit rang de campagne. Même si la route est droite et nouvellement asphaltée, il s’agit du troisième accident en autant d’années qui se produit près de sa maison.
«La première fois, un jeune avec du sang partout dans le visage était venu sonner à ma porte, il venait d’avoir un accident. Il m’avait avoué qu’il était sur son cellulaire», raconte M. Bouchard.
Le père de famille va redoubler de prudence avec ses trois enfants en bas âge qui ont l’habitude de jouer à l’extérieur sur le grand terrain.
«Je les avertis de ne pas jouer près de la rue, mais il y a toujours un risque. La veille de l’accident, mon gars jouait en avant de la maison... il aurait pu se faire frapper», laisse-t-il tomber avec une pointe d’inquiétude.