/opinion/blogs/columnists
Publicité

Être anti-avortement, ce n'est pas criminel: non à une police de la moralité au Québec



Être anti-avortement n’est pas criminel. C’est certainement une position certes regrettable, toujours est-il que cela demeure une position de certains citoyens et ils sont en droit de l’exprimer tant et aussi longtemps qu’ils ne troublent pas l’ordre public, ne tiennent pas des discours haineux appelant à la violence et ne portent pas atteinte au droit des femmes qui décident d’avorter. 

Le consensus social que nous avons quant à l’importance de protéger le droit à l’avortement, sans aucune nuance, ne sous-entend pas et ne veut certainement pas dire la diminution de la portée du droit fondamental à la liberté de parole et au droit de conscience. Le fait que la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, puisse interdire la tenue d’un événement où on pourrait potentiellement parler de l’avortement comme étant une abomination, est un affront à bien des dispositions de la charte québécoise des droits et libertés de la personne. Il s’agit surtout d’un dangereux précédent.

En effet, le gouvernement n’est pas et ne devrait pas devenir la police de la moralité. Il n’a pas à déterminer et à juger de ce qui peut ou ne peut être discuté au sein des infrastructures destinées au public. Parce que c’est ça aussi ça la démocratie.

Le gouvernement compte-t-il dresser une liste des sujets à l’index au nom des valeurs du Québec ? Est-ce qu’un groupe de défense de la minorité anglophone du Québec pourrait tenir un rassemblement pacifique pour coordonner ses actions, notamment pour contrer la loi 96 au Centre des congrès? Peut-on tenir un événement remettant en cause la laïcité dans la forme choisie par le gouvernement dans la salle d’un centre communautaire ?

J’ose espérer que oui. J’ose espérer qu’on puisse encore exprimer son opposition du gouvernement de manière pacifique sans devenir persona non grata.

Je le redis, c’est un dangereux précédent. Et il est encore plus inquiétant de constater que tous les partis d’opposition ont soutenu cette décision regrettable qui porte atteinte à la liberté d’expression. Ne sont-ils pas censés être des gardiens de notre démocratie ?

Être pro-choix, ce que je suis de toutes mes forces, n’est pas un passeport pour piétiner le droit de ceux qui sont anti-avortement. Parce que oui, nous devons être pro-choix et démocrates. C’est cela aussi les valeurs québécoises.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.