Les feux de forêt, c'est l'alarme de la crise climatique qui sonne
Legault

Impossible d’y échapper. Derrière ce fond d’air cendré, nappé d’un épais brouillard d’un orangé trompeur, se cache le fantôme moqueur de nos combats trop timides contre les changements climatiques.
C’est la manifestation étouffante, dans tous les sens du mot, de notre confort et de notre indifférence. À tous, sauf exception. Élus, entreprises et citoyens confondus. Bien au-delà, doit-on le rappeler, des frontières nationales.
Une part importante de tous ces feux de forêt, on le sait, nous rappelle que la planète, par nos activités humaines débridées, se réchauffe dangereusement vite.
Combien de «nos» aînés – qui crèvent littéralement de chaleur dans leurs chambres non climatisées dans des CHSLD vétustes – nous le crient depuis longtemps?
Évacuations
Le pays et une partie du continent sont aujourd’hui envahis de lourds nuages étranges. Devant les feux qui avancent, des villes et des villages sont évacués.
Pour s’en protéger minimalement, quelques-uns cherchent dans leurs fonds de tiroir leurs vieux masques N95 de la pandémie. D’autres, comme Maxime Bernier, le simili Trump canadien, délirent en voyant dans ces feux l’œuvre maléfique de «terroristes verts».
Bref, bravo l’humanité. Bravo la politique. Bravo les gouvernements plus préoccupés par leur réélection que par leur devoir de protéger l’avenir.
Confort douillet
Nous le savons cependant. Moins nous agirons contre les changements climatiques et plus nous subirons des épisodes, comme celui-ci, au parfum de fin du monde.
L’alarme de la crise climatique sonne de plus en plus fort. L’entendrons-nous enfin? Le confort douillet de l’inaction doublé de nos sociétés de plus en plus individualistes – dont je suis comme vous – nous obligent à en douter.
Combien de crises environnementales nous faudra-t-il avant d’entendre le bruit assourdissant de l’alerte climatique? L’humain est pourtant capable de génie. Le temps, il faut toutefois le réaliser, commence à manquer.