Nous sommes responsables de l'augmentation des crimes (et du fric que fait la mafia)

Vous vous demandez pourquoi il y a tant de violence liée au crime organisé, à Montréal?

Simple.

«Follow the money», comme disent les Anglais.

Ou comme disait un stratège de Bill Clinton à George W. Bush: «It’s the economy, stupid!»

L’OFFRE ET LA DEMANDE

Selon le Bureau de l’ONU sur le crime et la drogue, les réseaux criminels transnationaux généreraient 870 milliards de dollars par année.

Voilà. Tout est là.

C’est une business. L’une des plus grosses business au monde.

Dans le monde financier légal, quand un concurrent gruge tes profits, tu t’arranges pour l’acheter ou le mettre hors d’état de te nuire en menant une guerre de prix ou en sortant un produit plus performant.

Dans le monde financier illégal, quand un concurrent gruge tes profits, tu le descends.

C’est la même logique, mais avec un peu plus de fermeté.

• Écoutez l’actualité vue par Richard Martineau, tous les jours dès 8h30, via QUB radio : 

Et pourquoi les bandes criminelles font autant d’argent?

Mais parce qu’on achète leurs produits! On a recours à leurs services!

Pas de demande, pas d’offre, c’est aussi simple que ça!

Il y a des souteneurs parce qu’il y a des clients. Il y a des trafiquants parce qu’il y a des consommateurs. Il y a des bandits qui prêtent de l’argent à 60 % d’intérêt parce qu’il y a des gens qui sont prêts à emprunter de l’argent à 60 % d’intérêt.

Pas besoin de chercher midi à quatorze heures.

Le crime organisé fonctionne comme n’importe quelle autre business: il offre des produits que les gens désirent se procurer.

Ça pourrait être des autos, des vêtements ou des jeux vidéo.

C’est de la coke, des filles et du fric.

C’est ce que Francis Coppola disait dans Le Parrain: à part le sang et les coups de feu, il n’y a aucune espèce de différence entre la mafia et les grandes corporations.

Le crime organisé, c’est le capitalisme avec des moyens de persuasion un peu plus corsés.

Et au lieu d’être surveillés par l’équivalent de l’Autorité des marchés financiers, les bandits sont surveillés par la police.

Oui, mais les gouvernements n’envoient pas des tueurs professionnels abattre des gens pour faire plus de profits, direz-vous (comme Kay Parker le dit à Michael Corleone).

Ah non?

Le gouvernement américain n’a jamais envoyé d’hommes armés dans un pays étranger pour mettre la main sur des ressources pétrolières? Et il n’a jamais organisé de coups d’État?

Y’A UN PEU DE NOUS AUTRES LÀ-DEDANS

Pensez à ça deux secondes: nous faisons la chasse à des «entrepreneurs»... parce qu’ils nous vendent des produits que nous achetons! En toute connaissance de cause! En sachant à qui nous avons affaire!

C’est comme si ton voisin qui a 25 chiens faisait venir des exterminateurs pour se débarrasser des puces qui envahissent sa maison...

Euh... Débarrasse-toi de tes chiens, et tu n’auras pas de puces! Duh!

Je ne veux en aucun cas justifier les crimes commis par la mafia, les groupes de motards ou les gangs de rue.

Mais tout comme la meilleure façon de lutter contre la pollution est d’arrêter d’acheter des autos à essence, la meilleure façon de lutter contre le crime est d’arrêter d’enrichir les organisations criminelles!