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Début de saison des Alouettes : le rêve d’une Coupe Grey à Montréal

«Il y a un sentiment de travail inachevé dans ma vie professionnelle»

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Joël Lemay / Agence QMI


Espresso à la main, le directeur général Danny Maciocia a le cœur aux confidences : il rêve de conclure sa carrière professionnelle en remportant la Coupe Grey avec les Alouettes de Montréal. Une question de fierté et, par-dessus tout, un désir de compléter une œuvre inachevée. 

Maciocia, 56 ans, ne laisse poindre qu’un seul regret dans l’entrevue. Il se demande à quel point il était nécessaire pour lui de s’exiler à Edmonton, il y a une vingtaine d’années, pour aller remporter deux championnats de la Ligue canadienne de football.

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« Je sentais que j’avais besoin de partir en 2002 pour revenir plus crédible en 2010, formule-t-il. Avec le recul, je dirais que tu n’as pas besoin de quitter la maison pour aller chercher cette crédibilité-là. Tu peux le vivre chez vous. »

Derrière lui, dans les bureaux de l’équipe, différentes photos encadrées viennent relater l’histoire de l’équipe. Pour Maciocia, c’est aussi une partie de sa vie.

Travail inachevé

Maciocia assure qu’il échangerait même ses deux bagues de la Coupe Grey remportées avec les Eskimos [en 2003 et en 2005] pour en gagner une avec les Alouettes.

« J’ai été assez chanceux dans ma vie parce qu’à chaque place où j’ai mis les pieds, j’ai été capable de gagner un championnat, sauf avec les Alouettes de Montréal. Pour moi, il y a un sentiment de travail inachevé dans ma vie professionnelle dans ce dossier-là. »

Le Québécois se souvient notamment de cette défaite de 28 à 26 en finale contre les Lions de la Colombie-Britannique, en 2000, à Calgary. Il occupait alors le poste d’entraîneur des porteurs de ballon. C’était à l’époque de Mike Pringle.

Étrangement, ses deux conquêtes chez les Eskimos, d’abord comme coordonnateur offensif et ensuite à titre d’entraîneur-chef, l’ont par ailleurs été aux dépens des Alouettes en finale.

Amour de jeunesse

Sans jouer aux psychologues, il faut remonter à beaucoup plus loin, jusqu’à l’enfance de Maciocia, pour comprendre à quel point son désir de gagner avec les Alouettes est viscéral.

« En 1977, j’étais au Stade olympique pour la grande finale de la Coupe Grey entre les Alouettes et, à l’époque, les Eskimos, vient-il raconter en replongeant dans ses vieux souvenirs. J’avais 10 ans. Ça explique en grande partie mon attachement envers les Alouettes et la Ligue canadienne de football. »

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Joël Lemay / Agence QMI

« J’ai toujours été un grand partisan des Alouettes et, à l’époque, mon joueur préféré était Peter Dalla Riva, ajoute Maciocia, les yeux brillants. Je portais même son numéro, le 74, quand je jouais au football scolaire à l’école secondaire Laurier MacDonald, à Saint-Léonard. J’aimais ce joueur et, en toute transparence, c’était aussi parce qu’il était Italien... Il était aimé et respecté dans notre communauté. »

Au fil des ans, la vie a fait qu’il a développé une solide relation d’amitié avec son idole de jeunesse. C’est notamment en discutant avec Dalla Riva, souvent devant un sandwich, une salade et un espresso dans un café de Saint-Léonard, qu’il a pesé le pour et le contre au moment de quitter les Carabins de l’Université de Montréal, en 2020, pour revenir avec les Alouettes.

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Peter Dalla Riva (à droite) lors de la collecte de sang annuelle des Alouettes de Montréal en 2014. Jocelyn Malette

Un besoin de vivre ça

Il aurait été facile, voire logique, pour Maciocia de conserver son poste permanent à l’Université de Montréal. Il fut d’ailleurs un long moment où il s’imaginait très bien terminer son parcours professionnel à cet endroit.

« J’avais besoin de vivre ce que je suis en train de vivre présentement, tranche-t-il. De gagner un championnat avec les Alouettes, ce serait énorme pour moi personnellement. J’avais dit aux joueurs avant la conquête de la Coupe Vanier par les Carabins [en 2014 au Stade Percival-Molson] que j’étais prêt à donner mes deux bagues de la Coupe Grey remportées à Edmonton pour ce championnat national universitaire parce que ça représente Montréal. Et c’était vrai... Je voulais gagner chez nous ! »

Travailler sur son legs

Maciocia le répète, de façon on ne peut plus sentie, en pensant aux Alouettes.

« Je suis tellement satisfait de ma carrière à date, mais je me connais assez bien pour me dire qu’il me manque quelque chose. Quand tu arrives entre 50 et 60 ans, tu ne travailles plus sur des projets, tu commences à travailler sur ton legs. Une Coupe Grey à Montréal ferait partie de mon legs et quand je vais quitter, je veux que le football québécois soit en santé, qu’il y ait des joueurs québécois, des entraîneurs d’ici et des dirigeants québécois avec les Alouettes. C’est l’objectif ultime ! »







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