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L’eau potable des Québécois en danger, selon le patron du Centre canadien pour la cybersécurité

L’activité économique du Québec pourrait souffrir d’une attaque d’envergure touchant le réseau des aqueducs

Dangerous Hooded Hacker Breaks into Government Data Servers and Infects Their System with a Virus. His Hideout Place has Dark Atmosphere, Multiple Displays, Cables Everywhere.
Photo Adobe Stock


Deux mois après une cyberattaque russe visant Hydro-Québec, c’est désormais l’accès à l’eau potable des Québécois qui pourrait se retrouver dans la mire des pirates informatiques, alerte le grand patron du Centre canadien pour la cybersécurité, en entrevue au Journal.

«Si le système de protection de l’eau potable n’est pas bien sécurisé, on peut se retrouver demain avec un rangonciel sur le réseau des aqueducs», a prévenu Sami Khoury, dirigeant principal du Centre pour la cybersécurité, au cours d’un entretien avec Le Journal en marge de la conférence First, à Montréal.

Le Centre canadien pour la cybersécurité (Centre pour la cybersécurité) est une branche du Centre de la sécurité des télécommunications, dont le but est de fournir des conseils et des avis en matière de cybersécurité au pays.

Dangerous Hooded Hacker Breaks into Government Data Servers and Infects Their System with a Virus. His Hideout Place has Dark Atmosphere, Multiple Displays, Cables Everywhere.
Sami Khoury, dirigeant principal du Centre pour la cybersécurité. Fournie par le Centre de cybersécurité

«Ils peuvent jouer avec le contrôle de ce système pour affecter la sécurité de l’eau potable, pas juste l'approvisionnement, comme ils peuvent le faire dans le domaine de l’énergie avec l’électricité ou le gaz naturel, ou les réseaux de transport», explique-t-il.

Ce scénario n'a rien à voir avec la science-fiction. Il y a deux ans, un pirate informatique a réussi à pénétrer le réseau d’une usine de filtration d’eau en Californie et en Floride. Une telle attaque pourrait-elle survenir au Québec? Le cerveau du Centre pour la cybersécurité pense que oui.

Eau contaminée

Au Québec, l'eau peut être contaminée par des microorganismes comme E. coli ou des substances chimiques, comme le plomb, d’où l’importance d'en surveiller la qualité.

Quand on découvre la présence d'E. coli ou de coliformes fécaux dans l'eau, on émet rapidement un avis d'ébullition de l’eau. Diarrhées, crampes abdominales, nausées, vomissements... les risques pour la santé sont réels, note le gouvernement québécois.

Or, si on ne parvient pas à bien analyser l’eau, des problèmes peuvent se pointer à l’horizon, ce qui peut mettre des villes entières sur pause.

«La distribution de l’eau, c’est une série de systèmes de contrôle. Si on veut jouer de façon malicieuse, ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus d’eau, mais si on est capable d’influencer l’équation de purification, ça peut engendrer un élément de sécurité», illustre Sami Khoury, du Centre de cybersécurité.

«Ça peut être intentionnel ou être fait par erreur, s’ils changent par exemple le niveau de chlorine. Ça peut être assez dangereux», ajoute-t-il.

Chaque jour, le fédéral bloque de cinq à six milliards d’attentats contre les infrastructures du gouvernement.

«C’est un monde très actif qui essaye de trouver des failles», conclut Sami Khoury, qui veille au grain.







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