«On va faire une année pire que la COVID»: lourdes pertes financières pour des pourvoiries qui doivent rester fermées
De nombreux établissements devront rester fermés en vertu de l’interdiction d’accès à la forêt malgré un assouplissement gouvernemental touchant deux régions du Québec
Des pourvoiries qui devront rester fermées par mesure préventive en raison des feux de forêt sont en furie contre le gouvernement Legault et déplorent jusqu’à 100 000$ de pertes.
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«C’est une catastrophe. On s’enlignait pour faire une bonne année, et là on va faire une année pire que la COVID, déplore Dominic Veilleux, propriétaire de la pourvoirie Chalets Gouin. Au moins, pendant la COVID, on pouvait avoir 1 famille ou 2 familles par chalet.»
Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a décidé aujourd’hui de lever l’interdiction d’accès en forêt seulement pour des secteurs situés principalement sur la Côte-Nord et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
S’il est «heureux» pour les pourvoiries dans ces régions qui pourront rouvrir, le PDG de la Fédération des pourvoiries du Québec, Dominic Dugré, s’attendait à davantage d’assouplissements. Depuis dimanche dernier, c’était plus de 300 pourvoiries qui étaient interdites d’accès sur le territoire québécois, du jamais-vu pour cette industrie.
«Les régions du sud de l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière et Mauricie, on voit qu’il n’y a pas vraiment de feux ou qu’ils sont contenus. Je pense qu’il faudrait voir comment il peut y avoir un peu plus de flexibilité.»
- Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Guy Bérubé, enquêteur incendie et vice-président de l’Association internationale des enquêteurs en incendies criminels via QUB radio :
«Je suis outré»
Pour des pourvoiries subissant encore l’interdiction et qui attendaient impatiemment de rouvrir pour la période la plus achalandée de l’année, la décision est source de frustration.
Maxime Béland, propriétaire de la Pourvoirie Club Hosanna en Mauricie, a exprimé son «énorme déception», lorsque rejoint par Le Journal.
«Ça n’a aucun sens. Je suis outré», s’insurge-t-il.
«Ça fait trois jours qu’il pleut et que les conditions sont convenables ici. Il faut envoyer le message clair au gouvernement qu’on est prêt à recevoir notre monde. Il faut nous écouter.»
Selon M. Béland, sa pourvoirie perd 100 clients et 15 000$ chaque jour, «des pertes énormes», pour son entreprise.
De son côté, la pourvoirie Chalets Gouin estime qu’à compter de dimanche, ses pertes engendrées par l’interdiction gouvernementale atteindront 100 000$.
«C’est complètement innocent. Même s’il mouille, il ne se passe rien. Donc on ne sait pas comment ça va finir», fustige Dominic Veilleux, propriétaire de la pourvoirie Chalets Gouin, en Mauricie.
Priorité: combattre les feux
En réponse à nos questions le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), a justifié sa décision en faisant valoir que la situation des feux «évolue d’heure en heure».
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Josée Poitras, agente à la prévention à la SOPFEU - Société de protection des forêts contre le feu via QUB radio :
«La priorité étant mise à combattre les feux de forêt qui font rage sur le territoire», a déclaré le ministère.